Burkina Faso : les présidents Ghanéen, nigérian et sénégalais attendus à OuagadougouMercredi 5 Novembre 2014 - 15:30 En attendant la tenue jeudi à Accra au Ghana d’un sommet de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), qui sera consacré à la situation au Burkina Faso, le chef de l’Etat ghanéen et président en exercice de la Cédéao, John Dramani Mahama, ainsi que les présidents nigérian Goodluck Jonathan et sénégalais Macky Sall, se sont rendus hier mercredi à Ouagadougou. L'objectif étant de discuter avec le lieutenant-colonel Zida, chef de la transition burkinabé et le presser à remettre le pouvoir aux civils. D’après un communiqué de la Cédéao, les dirigeants de ces trois pays vont accompagner une délégation conjointe des Nations unies, de l’Union africaine et de l’espace communautaire des pays d’Afrique de l’Ouest afin de poursuivre des discussions entreprises du 31 octobre au 2 novembre. Il s’agira notamment de tout mettre en œuvre pour faire aboutir ces négociations entre les différentes forces vives de la nation et l’armée vers des élections crédible et un retour du pouvoir aux civils. Plutôt que de mener des visites éclaires, les émissaires de la troïka ont opté pour une présence prolongée à Ouagadougou pour dissuader des initiatives qui menacent la sortie de crise. « Le président en exercice de la Conférence a décidé de dépêcher de nouveau la Mission à Ouagadougou en vue de la poursuite des consultations entre les différentes parties prenantes. Ces trois chefs d’Etat vont lancer un appel à l’ensemble des parties concernées, ainsi qu’à l’armée, pour la recherche d’une solution consensuelle, conforme aux dispositions de la Constitution du Burkina Faso », précise la source. Le déplacement des Chefs d'Etat ghanéen, nigérian et sénégalais à Ouagadougou est le fruit de sérieuses tractations menées par les émissaires de la troïka, Union africaine, Nations unies et Cédéao. En effet, à en croire des observateurs proches du dossier burkinabè, des personnalités de haut niveau, membres de ces organisations ont joué et jouent encore un rôle essentiel pour chercher à ce que le Burkina Faso retrouve l’ordre constitutionnel après la démission de l’ex-président Blaise Compaoré. Pour preuve, la troïka a envoyé à l’unisson un message clair et sans ambiguïté au patron de la transition, le lieutenant-colonel, Isaac Zida, lui demandant instamment de remettre le pouvoir aux civils. L’organisation panafricaine est allée plus loin en menaçant de sanctionner le Burkina Faso, si la transition n’est assumée que par une personnalité civile, passé un délai de quinze jours. Pour le moment, et sauf preuve de contraire dans les temps à venir, le lieutenant-colonel Isaac Zida s'est dit prêt à rendre le pouvoir aux civils. L’actuel chef de la transition l’a répété plusieurs fois lors des consultations qu’il a eues mardi avec les délégations reçues. En attendant de concrétiser cette volonté affichée, les militaires burkinabés, l’opposition et la société civile se sentent tous sous surveillance. Les membres de ces deux derniers groupes sont vivement encouragés à mettre de côté leurs divergences pour que les militaires transmettent le flambeau de la transition à une personnalité civile de leur choix.
Nestor N'Gampoula |