Commémoration : l’Isav honore ses piliers

Jeudi 18 Décembre 2014 - 17:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La journée du 10 décembre a été marquée par deux grandes activités  pour rappeler la vie de deux grands piliers de l’histoire de la fondation de cette institution d’enseignement supérieur, les pères Marcel Matungulu (1946-1999) et Jacques Paulus (1932-2014).

Les cours ont été suspendus à 11h30’. Trente minutes plus tard, étudiants, professeurs et personnels administratifs se sont retrouvés dans la grande chapelle de Canisius I où une eucharistie a été organisée à l’intention du quinzième anniversaire du décès du feu père Marcel Matungulu S.J. (10/12/1999-10 /12/2014), fondateur de l’Institut supérieur agrovétérinaire Saint-Pierre-Canisius (Isav) et celle du père Jacques Paulus, S.J., professeur émérite de l’Université de Kinshasa, professeur à l’Isav et ancien directeur du laboratoire de recherche de phytochimie et de contrôle de qualité au sein de cet institut, décédé le 05 décembre 2014 à Bruxelles. La messe a été présidée par l’aumônier des étudiants, le père Georges Katumba, accompagné du père directeur général, Michel N’Tangu.

Après le mot de bienvenu du célébrant, la parole a été accordée au père Christian Ngoso, S.J., étudiant en deuxième licence en sciences agrovétérinaires pour la lecture des biographies des défunts. Dans son homélie, le père Georges a mis un accent particulier sur la vie de ces deux pères et ce que chacun d’eux représentait pour l’institut. Il a invité l’Isav à plus de geste en mémoire du père Jacques Paulus.

Après l’eucharistie, l’assemblée s’est dirigée dans la grande salle du complexe Saint-Pierre-Canisius où un séminaire a été organisé en mémoire du père Jacques Paulus. Le nouveau directeur du laboratoire de recherche phytochimie et contrôle de qualité de l’Isav, le père Luhata Lokadi Pierre, a entretenu son auditoire sur  le thème : « Les aflatoxines : biosynthèse et mode d’action ». Découvertes en 1960 en Angleterre, les aflatoxines sont, note-t-on, des métabolites secondaires très toxiques produits par des champignons appartenant au genre Aspergillus qui prolifèrent sur des graines conservées en atmosphère chaude et humide. Les aflatoxines sont nuisibles aussi bien chez l’homme que chez l’animal et possède un pouvoir cancérigène très élevé. Fortement électrophiles, les aflatoxines réagissent avec les groupements nucléophiles de l’ADN en s’intercalant entre les bases ou les protéines. Elles sont fréquemment détectées dans les graines d’arachides, le maïs (en grain, ensilage,…), le blé, les céréales diverses, le cacao, le café, le manioc, le soja, des aliments que nous consommons chaque jour.

Il a été, en effet, indiqué que la présence de ces mycotoxines dans les aliments pose de gros problème d’hygiène publique et de santé animale. La RDC se retrouve dans une zone où le taux de prévalence de cancer de foie est très élevé. Ceci n’est pas étonnant quand on analyse la qualité de maïs, des arachides et de maniocs moulus exposés dans les marchés de Kinshasa.

Une étude combinée de la biosynthèse et du mécanisme réactionnel cité à cette occasion a aidé l’assemblée à comprendre le pouvoir tératogène des aflatoxines et ainsi proposer des pistes de solutions pour faire face à ces substances toxiques. Après ce bref développement de dix minutes, la parole a été accordée à l’assemblée pour des questions d’éclaircissements.

Lucien Dianzenza