Nigeria: Boko Haram impacte les prochaines échéances électorales

Mardi 3 Février 2015 - 13:30

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Les élections présidentielle et législatives sont prévues le 14 février 2015 au Nigéria. Cependant dans le nord-est du pays, notamment à Gombe, Potiskum, Gambonu et Maiduguri, les islamiques de Boko Haram sont sur tous les fronts, combattant les soldats nigérians et tchadiens. Ce qui constitue, au regard de ces faits, un véritable obstacle au bon déroulement du scrutin à venir.  

 La Commission électorale a maintenu la date de l’élection présidentielle et des législatives au Nigeria, le 14 février prochain. Mais les attaques récurrentes du groupe Boko Haram, pourraient affecter profondément l'environnement politique du Nigeria et le déroulement du scrutin du 14 février 2015. Le conflit pourrait empêcher une population découragée d’aller voter, et l'instabilité pourrait tout simplement rendre logistiquement impossible pour les fonctionnaires électoraux d’accomplir leur travail.

Une bombe a explosé le 2 février à la sortie d'un meeting du président, Goodluck Jonathan, dans un stade de la ville de Gombe, causant la mort de deux personnes. L'explosion est survenue près d'un parking, trois minutes après que le convoi présidentiel a quitté les lieux.

Ces affrontements en cours dans le Nord-Est ont poussé plusieurs milliers de personnes à fuir leurs villages toujours menacés par des incursions de la nébuleuse. Ces derniers mois, les organisations humanitaires ont enregistré des afflux de réfugiés nigérians dans les pays voisins essentiellement au Cameroun, Tchad et Niger, fuyant ainsi les attaques des islamistes de Boko Haram.

 Le président sortant Goodluck Jonathan, candidat à sa propre succession, sera face à l’ancien président Muhammadu Buhari, originaire du nord. En effet, l'ethnicité et la religion feront partie de la rhétorique durant la campagne électorale, et pourront également affecter le choix des électeurs. Cependant, « les tensions religieuses et ethniques deviendront politisées et dégénéreront en violence, perturberont le processus électoral et  déstabiliseront l'équilibre politique et économique du pays », a averti un observateur cité par le site l’Afrique des Idées.

« Les tensions régionales ont toujours été une partie inaliénable de la politique du Nigeria et ne va certainement pas disparaître à l'approche des élections. », a ajouté la même source. Désormais, le regard de toute cette population en détresse est tourné vers la communauté internationale.

Lors de son récent sommet à Addis-Abeba en Ethiopie du 30 au 31 janvier 2015,  l’Union africaine(UA) a décidé de la formation d’une force régionale de 7500 soldats en vue de combattre la secte nigériane Boko Haram, et de soutenir les troupes tchadiennes qui affrontent actuellement les insurgés au Cameroun.

Depuis quelques jours, Boko Haram a lancé une offensive contre son ancien bastion de Maiduguri, où plusieurs milliers de jihadistes sont mobilisés. Des hélicoptères tchadiens ont bombardé dimanche des positions de Boko Haram dans la ville de Gamboru. Des affrontements entre l’armée nigériane et les groupes armés se poursuivent dans les villes de Potiskum et de Gombe, d’après des témoignages rapportés dans les médias.

 Depuis 2009, Boko Haram a pris possession de grands territoires au nord-est du Nigeria. La secte poursuit désormais son expansion au Cameroun voisin, à proximité du Tchad et du Niger. L'insurrection de Boko Haram et sa répression par les forces de l'ordre au Nigeria ont fait en cinq ans plus de 13 000 morts et quelque 1,5 million de déplacés

Fiacre Kombo(Stagiaire)