Procès Fiston Saï Saï : bientôt le verdict !

Aucune explication plausible n’a été avancée par le tribunal de paix de la Gombe, siégeant en chambre foraine à la Prison centrale de Makala pour justifier ce report qui aura laissé un goût amer dans le chef de tous ceux qui suivent de près cette affaire. En attendant, bien des zones d’ombre continuent à persister dans cette affaire au point d’obstruer l’éclatement même de la vérité. Faisant fi de cette situation, le ministère public qui s’en tient aux déclarations de la victime ne s’est pas fait prier pour condamner le comédien Saï Saï étant entendu que, d’après lui, les éléments constitutifs de l’acte de viol étaient réunis en fait comme en droit. Pour l’organe de la loi, en effet, il y avait absence de consentement de la part de la victime qui est restée constante dans ses déclarations devant l’officier de police judiciaire, le Parquet ainsi que le tribunal. De ce fait, il a requis à charge de l’inculpé vingt ans de prison.

Toutefois, les avocats du comédien ont développé, quant à eux, une autre lecture des faits qui contraste nettement avec celui du ministère public. Ils ont soutenu que le jour des faits, c’est-à-dire entre le 27 février à 22h30 et le 28 février à 1 heure du matin, leur client se trouvait dans une terrasse située sur l’avenue 24 Novembre en face du Lycée Molière en train de partager un pot avec des amis et non dans un tunnel à Bandal, lieu présumé où aurait été commis l’acte de viol. Au-delà de l’agenda controversé de l’artiste, la défense a également mis en exergue la confusion entretenue autour de la date de naissance de la victime telle que reflétée par trois sources différentes (attestation de naissance, dossier scolaire et un formulaire de Vodacom). Moralité : il n’a pu être établi si Feza Matiti est âgée aujourd’hui de 16 ans, 18 ans ou 21 ans. Autre élément à décharge de Fiston Mafinga dit Saï Saï, ce sont les deux rapports d’expertise médicale présentés par des médecins-légistes de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa (ex-Mama Yemo) démentant l’hypothèse de viol.

Les médecins ont, en effet, révélé l’absence d’indice de violence tout en indiquant que la victime qui, prétendument, aurait été violé par quatre personnes, avait apparemment digéré l’acte. Le fait qu’elle s’est déplacée malgré tout jusque chez elle juste après la commission des faits est un signe qui ne trompe pas. C’est bien une habituée du sexe. Entre-temps, elle n’a jamais été en mesure d’identifier ses présumés violeurs ni de décrire en détail le lieu où elle aurait été violée.

C’est avec pincement au cœur que les Kinois attendent le verdict du procès qui risque de laisser un arrière-goût d’inachevé au regard des zones d’ombre qui persistent dans cette affaire. Quant à la partie civile,  elle a réclamé 100 000 dollars de dommages et intérêts pour préjudices subis.