Immigration : le congolais Denis Mukwege regrette le silence des dirigeants africains

Mercredi 27 Mai 2015 - 14:22

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Prix Sakharov 2014 du Parlement européen pour les droits de l’homme, le gynécologue congolais Denis Mukwege,  qui était le 25 mai à Rome pour une conférence sur la Méditerranée, a déploré le silence des dirigeants africains face aux drames de l'immigration en Méditerranée.

Pendant que les Européens "s'indignent quand il y a 1.800 morts, on aurait bien voulu qu'il y ait un sommet spécial des présidents (africains), ne serait-ce que pour pouvoir exprimer leur indignation et voir à leur niveau ce qu'ils peuvent faire pour éviter ces drames", a-t-il déclaré.

"Il faut engager les dirigeants africains à ce qu'ils fassent leur part pour éviter que ce trafic (de migrants) puisse continuer. Quand on voit des milliers de gens se noyer, on ne peut pas dire que l'Afrique n'a rien à faire, que les autorités africaines ne peuvent pas engager un système qui permette de pouvoir contrôler quelqu'un qui prend cette route de la mort", a  poursuivi Denis Mukwege.

Les flux de départs peuvent être mieux contrôlés par les pays africains, notamment en Afrique centrale, malgré leur effet « court-termiste ». Car « On peut mettre des barbelés, on peut faire des murs, on peut faire toutes les lois qu'on veut pour protéger l'Europe mais lorsque quelqu'un a cet instinct de survie, il est très difficile de pouvoir l'arrêter », estime-t-il, tout en appelant à aider les jeunes africains « à construire leur rêve en Afrique même », dans l’intérêt aussi de l’Europe.

« La paix que vous connaissez ne peut être durable que s'il y a la paix ailleurs", a-t-il indiqué, en s’adressant aux européens. Expliquant : « si vous devenez un îlot de paix isolé, la pression de l'insécurité ailleurs va être très forte sur les portes de l'Europe ».

Noël Ndong

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