Madagascar : l’Assemblée nationale vote la destitution du président de la République Hery RajaonarimampianinaMercredi 27 Mai 2015 - 18:45 L'ayant accusé de violer régulièrement la Constitution, les députés malgaches ont voté, le 26 mai, à la majorité, la destitution du président Hery Rajaonarimampianina. Lors d’une allocution télévisée le 27 mai, le président malgache a martelé qu’il était « toujours là ». Hery Rajaonarimampianina est particulier dans le village politique. N’ayant pas de parti au moment des élections, le président malgache n’a pas de représentant au sein du Parlement, Ce qui l’oblige à nouer des accords parfois fragiles. Il est régulièrement victime de tentatives de destitution par le Parlement. Les motifs évoqués cette fois-ci seraient liés à des « violations répétées de la Constitution », par exemple la mise en place de la Haute cour de justice, seule institution capable de juger les chefs d’institutions en exercice. Cette institution aurait dû être mise en place dans les 12 premiers mois du mandat présidentiel, mais 18 mois après, rien n’a été fait. On reproche également au président sa participation aux assises nationales de réconciliation, organisées par le conseil œcuménique des églises qui prévoyaient, entre autres résolutions, la dissolution de l’Assemblée nationale. Mais il pourrait également y avoir des motifs moins juridiques, plus officieux : les anciens chefs d’Etat, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, ne seraient pas officiellement derrière cette procédure. Par contre, ils ne cachent pas leurs ambitions pour les présidentielles de 2018, voire une présidentielle anticipée. Dans une allocution télévisée le 27 mai, le chef de l’Etat a contesté la régularité du vote des députés appelant à sa destitution, assurant qu'il était « toujours là ». « Il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées, qui ne semblent pas respecter la régularité et la légalité », a-t-il laissé entendre. Le vote de la destitution risquerait de replonger Madagascar dans une crise politique. Il revient à la Haute cour constitutionnelle de valider ou non le résultat. Le président remis en question accuse les députés de privilégier leur intérêt personnel, de « céder aux mallettes de billets ». Tout en restant rassembleur, il veut que « les Malgaches se donnent la main pour développer le pays ». Noël Ndong Notification:Non |