Afrique: les anciens élèves de l’ENA préoccupés par l’émergence du contient

Jeudi 28 Mai 2015 - 17:06

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La fédération africaine de l’Association des anciens élèves de l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Paris, organise du 28 au 29 mai à Brazzaville, un colloque international sur le thème « bâtir l’Afrique dans le temps du monde ». L’objectif de cette rencontre est de proposer quelques pistes de solutions  aux maux qui bloquent le développement du continent.

Outre le thème principal, les participants venus du Cameroun, du Mali, du Sénégal, du Maroc de la Centrafrique et de la République démocratique du Congo aborderont également des questions relatives aux enjeux de la formation dans les administrations africaines, la gouvernance économique, la paix et la sécurité ainsi  que le changement climatique.

« La croissance économique africaine est régulière et positive depuis plusieurs années, tournant autour de 5%. Mais est ce que ce chiffre est suffisant  pour relever les défis du contient », s’est interrogé le coordonnateur du comité d’organisation du colloque, Guy Nestor Itoua.

Il a, par ailleurs, invité les décideurs politiques et acteurs de la société civile à trouver les moyens d’accélérer le rythme  de la croissance économique et d’améliorer sa qualité pour pouvoir répondre efficacement aux besoins et nécessités  sociales et environnementales de l’Afrique.

Présidant les travaux d’ouverture, le ministre à l’Aménagement du territoire et de la délégation générale aux grands travaux, Jean Jacques Bouya, a affirmé que ce colloque permet au Congo d’appliquer les recommandations du forum de Paris sur la croissance partagée.

Il a rappelé qu’à l’issue du forum de Paris, les participants avaient appelé au rapprochement  entre les élites africaine et française, sans lesquels la croissance partagée tant recherchée ne sera jamais  effective.

En outre, reconnaissant la pertinence des thèmes retenus, Jean Jacques Bouya a souligné que ceux-ci cadraient avec la vision du gouvernement dévouée à la construction de  l’Afrique d’aujourd’hui et de demain.

La cérémonie a connu également la participation de l’ambassadeur de France au Congo jean pierre Vidon qui a fait l’historique de l’ENA. «Cette grande école a- t-il dit, a été créée par ordonnance du 9 octobre 1945, au lendemain de la deuxième guerre mondiale et pendant que le général Charles De Gaulle assumait les fonctions de Gouverneur provisoire de la France ».

En créant cette école les autorités de l’époque s’étaient fixées comme objectif « la démocratisation de toute l’administration française », a précisé le diplomate, indiquant que « l’ENA ne forme pas des têtes bien faites mais bien pleines ».

Pour sa part, la présidente de l’Association des anciens élèves de l’ENA de France Christine Demesse a reconnu que le réseau africain des anciens de cette école fait preuve d’un grand dynamisme, souhaitant qu’il fonctionne indépendamment des pressions bilatérales avec la France.

Pour Christine Demesse, grâce au réseau des anciens de l’ENA « les valeurs du service public, du centre de l’Etat, de l’économie, de l’entreprise et du monde diplomatique pourront se retrouver un peu partout ». Elle a par ailleurs souligné la pertinence des thèmes qui sont développés à ce colloque. « Ce sont des enjeux majeurs et prioritaires qui font l’objet des politiques publiques de tous nos pays de nos jours », a renchéri Christine Demesse.

Outre le Ministre Jean Jacques Bouya qui est le parrain du colloque, les ministres Hellot Matson Mampouya de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Alain Akouala Atipault des Zones économiques spéciales ont aussi pris part à la cérémonie d’ouverture. Le colloque de Brazzaville est le deuxième du genre qu’organisent les anciens de l’ENA-Afrique, le premier ayant été tenu en février dernier à Dakar au Sénégal.

  L’Ecole nationale d’administration de France dont le siège a été récemment transféré à Strasbourg  jouit d’une grande réputation au niveau international. C’est une école dite « d’excellence » qui a déjà formé 70 promotions dont 5600 français et 2600 étrangers à raison d’une trentaine par année. Trois présidents, sept premiers ministres et de nombreux ministres y ont été formés.

L’admission à l’ENA se fait par concours et la formation dure dix-huit mois dont six mois de stage en préfecture ou en administration.

A l’issue du colloque de Brazzaville, l’Association des anciens de l’ENA du Congo prononcera  officiellement son affiliation à l’ENA-Afrique que dirige Mohamed Doubi Kadmiri, avec pour siège la ville de  Rabat au Maroc.

 

Lopelle Gassia Mboussa

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