Disparition : l’icône congolaise du football Pierre Kalala s'est éteint

Mercredi 1 Juillet 2015 - 17:45

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Auteur de l’unique but victorieux des Léopards de la RDC en finale de la Coupe d’Afrique des nations 1968 à Addis-Abeba en Ethiopie contre le Ghana, l’icône du football congolais Pierre Kalala Mukendi alias Yaoundé a choisi la mémorable journée du 30 juin 2015 qui marque le 55e anniversaire de l’Indépendance du Congo-Kinshasa pour s’éteindre. L’ancien canonnier du Tout puissant Mazembe de Lubumbashi est décédé en Afrique du Sud.

Né en 1939 au Katanga, Pierre Kalala Mukendi a fait ses débuts à l’US Panda, avant d’intégrer le TP Englebert (qui devient TP Mazembe en 1971) d’Elisabethville (actuelle Lubumbashi) à la fin des années 1950. En 1964, il fait partie de la sélection nationale, « Les Lions » aux Jeux des Tropiques à Yaoundé au Cameroun. La RDC est battue en finale par le Cameroun par un but à deux. Kalala inscrit l’unique but des Lions. Auteur de beaucoup de buts au cours de cette compétition, les férus du football lui colle le surnom de « l’Homme de Yaoundé ». Pierre Kalala prend part à la 5e édition de la Coupe d’Afrique des nations en Tunisie avec les Lions en 1965, profitant du désistement du Soudan. En dépit des buts de Kalala (les premiers buts de la RDC à la CAN), les Congolais de Kinshasa qui sont à leur première expérience rentrent bredouilles au pays.

En 1967, Kalala amène le TP Mazembe -qui vient de remporter le championnat national- pour la première fois en Coupe d’Afrique des clubs champions (C1). Et les Corbeaux remportent le trophée aux dépens d’Ashanti Kotoko de Kumasi du Ghana (1-1 à Kumasi et 2-2 à Kinshasa). Mazembe gagne par tirage au sort selon le règlement en vigueur à l’époque, par forfait contre Ashanti qui ne se présente pas à Yaoundé choisi comme terrain neutre pour le match de barrage.

Et en 1968, Pierre Kalala offre donc le sacre de la CAN à la RDC grâce à un but d’anthologie en finale le 21 janvier 1968, un long centre dont il fait un contrôle orienté de la poitrine avant de fusiller le gardien de but ghanéen. Alors qu’il offre le sacre à la sélection, Pierre Kalala amène par ailleurs Mazembe a rafler le deuxième titre d’affilée de la C1, en battant en finale l’Etoile Filante de Lomé (Togo). Les Corbeaux du Katanga gagnent à Kinshasa par cinq buts à zéro, et perdent à Lomé par quatre buts à un. Pierre Kalala et Mazembe ont cependant perdu les finales de la Coupe d’Afrique des clubs champions, en 1969 contre Ismaily d’Egypte (2-2 à Kinshasa, 1-3 au Caire) et en 1970 contre Ashanti Kotoko (1-1 à Kumasi, 1-2 à Kinshasa en janvier 1971).

Pierre Kalala range ses crampons au milieu des années 1970 pour embrasser la carrière d’entraîneur. Il dirige Mazembe (avec des joueurs comme Kazadi, Masengo Ilunga alias Eloko, Mutuale, Nyenge, Mukoji, Mwelwa, etc.) au sacre de la Coupe d’Afrique des vainqueurs des coupes (C2 à l’époque) en 1981 contre Africa Sport d’Abidjan (3-1 à Kinshasa et 1-0). Ensuite, il sera entraîneur de Bilima (redevenu Dragons), FC Sozacom, l’IC Onatra, etc. et remplira aussi les fonctions de sélectionneur des Léopards de l’ex-Zaïre, de directeur technique national pendant plusieurs années. Il est d’ailleurs directeur technique lorsque les Léopards baptisés Simba en 1998 s’offrent la troisième place à la CAN 1998 au Burkina Faso.

Son état de santé va l’éloigner progressivement du monde du sport, avant finalement d’être évacué en Afrique du Sud pour des soins. 

Il tire sa révérence quelques mois après la mort de ses anciens coéquipiers en sélection et au TP Mazembe, le milieu de terrain Léonard Saidi (retrouvé mort dans sa maison en Belgique) et Joseph Ilunga Mwepu (décédé à Kinshasa).

A l’annonce de sa mort, les anciens Léopards champions d’Afrique 1968 et 1974 dont il faisait partie ont convoqué une réunion extraordinaire le mercredi 1er juillet à leur siège situé en la résidence de Nicodème Kabamba Kabengu dans la commune de Barumbu à Kinshasa, annonce Alain Makengo de la Ligue sportive pour la promotion et la défense des droits de l'homme.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Pierre Kalala Mukendi

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