10e édition de la Global Conference :la rupture sociétale se fera grâce aux TicMardi 7 Juillet 2015 - 13:26 Organisée par les ateliers de la Terre, la 10e édition de la Global Conference s’est ouverte le 6 juillet, à Chantilly, en Picardie, avec pour thème : « Tous acteurs de la rupture ». Sont intervenus : le Co-fondateur des Ateliers de la Terre Eric Bazin ; le Premier ministre béninois Lionel Zinsou, le directeur de l’Institut de recherche et d'innovation du Centre Georges Pompidou (IRI) Bernard Stiegler, le directeur Général de Worldline, Atos (France) Gilles Grapinet, et le président du Conseil économique, social et environnemental, Jean-Paul Delevoye. Les intervenants ont appelé à la rupture et à une démarche prospective. Ils ont dessiné de nouveaux modèles de société à partir d’un changement structurel pour une réalité nouvelle, en rupture avec les tendances actuelles, soulignant que des initiatives ou des réponses globales ne suffisent plus. Ils ont énuméré un vaste champ des possibles, susceptibles d’infléchir les fonctionnements de notre société, pour démultiplier des initiatives vertueuses et devenir ainsi tous acteurs de la rupture. Ils ont appelé le monde à « se réconcilier à la terre maman, aujourd’hui en danger, et qu’il faut sauver ». Le numérique participe à la rupture et à une réinvention du mode de vie en Afrique Le Premier ministre béninois, Lionel Zinsou, a indiqué que de nouvelles initiatives sont à imaginer, en rassemblant les savoirs. Pour lui, le changement, et notamment le changement climatique, « c’est maintenant ». Il a noté qu’à Copenhague, les pays occidentaux n’ont pas apporté l’aide à l’ajustement climatique destinée aux pays les moins avancés. Pour cela et pour d’autres raisons, « il va falloir une rupture pour trouver des moyens innovants », plus adaptés, à l’échelle du territoire. Il a cité le cas du Bénin qui connaît des problèmes d’énergie et d’irrigation. « Les technologies nous apportent aujourd’hui des réponses impressionnantes », a-t-il déclaré, grâce à des microcentrales et à des compteurs intelligents. Il a aussi souligné l’esprit de créativité autour de la révolution numérique en Afrique et son leadership dans certains compartiments des Technologies de l’information et de la communication (TIC), « intelligemment utilisées, idéalement adaptées, renouvelables, et rentables pour l’essentiel ». Il a pris le cas du secteur de la santé qui pousse à repenser les interventions sanitaires, et des sciences de la terre, notamment dans la diversification des semences, et la maitrise de la pluviométrie. « Nous avons là des ruptures qui nous obligent à réinventer notre mode de vie en Afrique », a-t-il dit. Selon lui, l’ère du numérique a aussi facilité la transition économique de l’Afrique. Panorama de la rupture Les intervenants ont dressé un panorama assez riche de la rupture. Ils sont unanimes que la rupture majeure est dans l’architecture informatique, la connectivité étendue, la connaissance en temps réel de la situation du monde, des objets, des hommes. Ils notent que la soutenabilité digitale peut être une solution à nos problèmes à condition qu’elle soit régulée, respectueuse des libertés des individus, et qu’il faudra qu’elle soit taxée. Ils ont opté à l’anticipation des gaspillages grâce aux innovations technologiques, pour construire un nouveau modèle de développement. Ils ont aussi plaidé pour la mutualisation des moyens. Ils ont appelé à la refondation de la légitimité à travers la vérité. Car « si les technologies apportent des réponses à nos questions ce sont aussi des poisons », a déclaré Bernard Stiegler. Jean Paul Delevoye considère que l’encyclique du pape François pose une question de responsabilité positive et de mutualisation de la société. Il pense qu’il faut mettre en place un processus de redistribution des richesses. Il n’exclut pas des violences lors des ruptures. Mais, il note l’explosion des frontières, grâce ou à cause du numérique, une métamorphose du monde, où plus personne ne maîtrise la circulation des hommes, des idées, des capitaux. Il pense que l’équilibre du monde passera par des intégrations continentales. Pour lui, il est temps de passer d’une société de la performance à la société spirituelle, de la dignité humaine, où des notions de convivialité pourront avoir leur place. Le défi du 21e siècle est, selon lui, celui de l’altérité, et l’autre défi c’est le sens de l’intériorité, « pour que l’homme n’attende pas un nouveau maître ». Il considère la COP21 comme une prise de conscience que l’homme doit plutôt respecter la nature que chercher à la dominer. « La pression technologique doit nous amener à une rupture culturelle », a-t-il regretté. Pour Bernard Stiegler, l’ignorance tue le collectif et alimente la peur. Le numérique apporte la connaissance, matière première pour plus d’échange, grâce à l’information. Mais l’espace digitale doit être régulée, pour bâtir un monde plus durable. « Il faut donner un statut à la donnée pour après la taxer, et lui donner une dimension réelle, un vrai enjeu pour la société », pense-t-il. « La régulation est une question fondamentale. Il faut inventer la territorialité où les apprenants, transforment leur territoire grâce à une recherche contributive, reconstituant le savoir collectif ». Noël Ndong Notification:Non |