Minorités : les autorités de la Sangha sensibilisées sur la situation des peuples autochtones

Lundi 10 Août 2015 - 14:45

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L’humanité a célébré le 9 août, la Journée internationale des peuples autochtones sur le thème : « Programme pour l’après-2015 : Garantir santé et bien-être aux peuples autochtones ». En séjour de travail  dans le département de la sangha au nord Congo, la ministre des Affaires sociales, de l'action humanitaire et de la solidarité, Emilienne Raoul, a organisé plusieurs activités visant la protection et la promotion des droits de ces populations.

La République du Congo est l’un des rares pays au monde à avoir adopté une loi visant à promouvoir et protéger les droits des populations autochtones en février 2011. En effet, cette loi a fait l’objet, le 6 août dernier, d’une campagne de sensibilisation et d’information à l’endroit des autorités départementales de la Sangha ainsi que des peuples autochtones eux-mêmes. La loi sur la promotion et la protection des populations autochtones qui comporte 48 articles divisés en neuf titres dont sept consacrent les droits fondamentaux de ces populations, a été présentée à cette occasion par maître Obea M’Akongo Koumou, magistrat au Tribunal de grande instance de Ouesso. « En vertu de ces titres, les autochtones devraient s’appeler par leurs propres noms. Ils doivent également participer librement au même pied d’égalité au développement politique, économique, social et culturel du pays avec les bantous. Leur propre forme d’organisation, style de vie, culture et tradition ainsi que leur propre langue doivent être maintenus car ils ont le droit vivier, d’utiliser, de développer et transmettre aux générations futures leur propre histoire », a-t-il expliqué.

Selon ce jeune magistrat, il n’y a pas d’autochtones, il n’y a pas de bantous, car tout le monde est Congolais. L’Etat et les ONG devraient faciliter le recrutement de ces peuples pour qu’ils soient formés et tout projet implanté dans leur communauté doit rencontrer leur assentiment. Il a enfin fait un plaidoyer pour que le gouvernement puisse prendre des mesures efficaces visant à reconnaître l’identité des autochtones sur toute l’étendue du territoire. « L’appropriation de la question des populations autochtones et l’élaboration des programmes et mécanismes de leur développement dans tous les secteurs de la vie nationale seraient une initiative louable parce que nous constatons l'inexistence  d'un texte d’application de cette loi », a conclu maître Obea M’Akongo Koumou.

Cette communication a été précédée par la présentation des activités menées en faveur des populations autochtones du département de la Sangha. En effet, dans sa communication, le directeur départemental des affaires sociales de la Sangha, Pierre Banghamboula, a rappelé toutes les actions menées en partenariat avec les directions départementales de la santé et de l’enseignement primaire dans ce département. Il ressort de cette présentation que ces populations sont, entre autres, confrontées aux problèmes de santé (accès difficile aux soins de qualité), problèmes d’éducation et bien d’autres.

Présidant ces échanges aux côtés des autorités locales, la ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Emilienne Raoul, s’est dite satisfaite du fait que les participants ont pris de nouveaux engagements pour améliorer les conditions et la qualité de vie des populations autochtones. « Lorsqu’on parle des populations autochtones, il n’y a pas qu’un seul ministère qui en est chargé. Il y a plusieurs ministères, pratiquement tout le gouvernement, mais si le ministère en charge des Affaires sociales se met en avant pour venir faire la sensibilisation, c’est parce que dans les populations cibles, figurent  aussi des peuples autochtones », a-t-elle expliqué.

Selon Emilienne Raoul, les populations autochtones participent à la réalisation des objectifs que le ministère et ses partenaires se sont fixés. « Nous devons continuer à soutenir les droits fondamentaux de cette population en ce qui concerne l’éducation, la santé, la citoyenneté mais aussi es droits culturels », s’est-elle engagée.

Des dons divers aux populations autochtones

La ministre des Affaires sociales a également remis des kits d’accouchement aux femmes autochtones de Ouesso et Pokola, des actes de naissance à un échantillon d’enfants ainsi qu’une enveloppe pour les lépreux aux sœurs de la charité. Emilienne Raoul a ensuite eu une séance de travail avec la direction de la Congolaise industrielle de bois (CIB) sur la responsabilité de cette société qui emploie 49 autochtones, dans l’amélioration de la qualité de vie de ces populations. Elle a aussi visité quelques habitations des populations autochtones installées à Pokola. Deux groupements des peuples autochtones de Zoula-Bouth dans le district de Mokeko, à environ 80 km de Ouesso, ont été aussi assistés par ledit minstère. Ils ont reçu chacun des brouettes, haches, machettes, houes et bien d’autres, pour améliorer la production de leurs plantations de manioc.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Présidium; Emilienne Raoul remettant des actes de naissance; remis des kits d'accouchement aux femmes autochtones; crédit photo Adiac

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