Le président Pierre Nkurunziza a-t-il perdu sa réputation d’homme de paix ?Jeudi 27 Août 2015 - 13:14 L’actualité brûlante du Burundi suscite néanmoins d’interrogations sur la personnalité de ce dirigeant africain.
Mais dans les rues, l’opposition politique et la société civile continuent de protester. Pourtant, ces agissements de l’opposition ne suffisent pas jusqu’alors de faire reculer le chef d’Etat burundais. Mais qui est-il ? Né le 18 décembre 1964, Pierre Nkurunziza est un Hutu originaire de la province de Ngozi au nord du Burundi. Ancien professeur d’EPS, puis professeur assistant à l’université du Burundi entre 1992 et 1994, il a été élu président de la République au suffrage universel indirect pour la première fois, le 26 août 2005. A la suite d’une modification du mode de scrutin, il a été réélu pour un second mandat en 2010. Orphelin à l’âge de 8 ans Dans sa jeunesse, Nkrunziza a été un brillant étudiant puisqu’il a obtenu sa licence avec mention « Distinction » en 1991. Il a fréquenté l’école primaire dans sa région natale et a poursuivi sa formation secondaire en province de Gitega, au centre du pays, avant d’entamer ses études universitaires en 1987. Son père Eustache Ngabisha a été élu membre du Parlement burundais en 1965. Il deviendra plus tard gouverneur de province avant d’être tué au cours des violences ethniques de 1972 qui ont emporté la vie de plus de 100.000 Burundais. Quand le pays faisait face à nouveau à sa plus sanglante guerre civile liée aux antagonismes tribaux entre Hutu et Tutsi, entre 1994 et 1995, il a échappé de justesse à un assassinat par des bandes armées. C’est alors qu’il décida de rejoindre les combattants de la rébellion du Conseil national pour la défense de la démocratie – Force de défense de la démocratie (CNDD-FDD). Il fut vite promu aux plus hautes responsabilités au sein de ce mouvement. En tant que secrétaire général du CNDD-FDD, il a conduit sa délégation aux négociations de paix d’Arusha en Tanzanie, avec le gouvernement de transition du Burundi. A l’issue de ces pourparlers, il a été nommé ministre d’Etat chargé de la bonne gouvernance et inspecteur général de l’Etat dans le gouvernement de transition du président Domitien Ndayizeye. Durant la transition, il a affiché un tempérament d’un homme de paix, de dialogue et de compromis. Un homme de compromis au départ En 2004, Nkurunziza devient président du CNDD-FDD juste après l’enregistrement du mouvement comme parti politique agréé au Burundi. Il a d’abord été élu parlementaire dans sa circonscription de Ngozi, avant d’être choisi président de la République le 19 août 2005, par un collège électoral formé de tous les parlementaires. Nkurunziza, connu auparavant comme un homme de dialogue, n’a ménagé aucun effort pour parvenir à un accord de paix avec le dernier groupe rebelle, le Palipehutu-FNL, devenu plus tard parti politique FNL. L’accord définitif de cessez-le-feu a été signé en décembre 2008, avec l’historique chef rebelle, Agathon Rwasa. Ce long processus de paix réussi lui a valu d’ailleurs plusieurs distinctions. Novembre 2009, il a reçu le « Prix de la paix » décerné en Italie par la Communauté San Egidio notamment pour avoir aboli la peine de mort. Quatre mois plutôt, il a été distingué par la Commission onusienne de la consolidation de la paix, avec le « Prix de la Paix ». Des prix similaires lui ont été attribués à Durban en Afrique du Sud par les ONG « ACCORD » et « Assis Pax International » respectivement en 2005 et 2006.
Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :Le chef de l'Etat burundais Notification:Non |