Expropriation à Kintélé-Lifoula : des acquéreurs de parcelles récusent la démarche du gouvernement

Lundi 31 Août 2015 - 18:15

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Réunis le 30 août à quelques mètres du poste de péage de Kintelé, sur la nationale 2, les acquéreurs des parcelles de la zone « Lifoula » s'opposent à l’expropriation de leurs terrains pour cause d’utilité publique.

Sur les lieux, on peut constater la présence de la société italienne SERS. Installée par le gouvernement, sa mission étant la construction de 1000 logements. En attendant, cette société procède à la construction de sa base vie.

Informés des intentions du gouvernement, les acquéreurs des parcelles de terrain sont descendus sur les lieux, le dimanche 30 août, pour un constat et pour faire entendre leur voix. Passant à l'action, ils ont tenté de saccager les installations de SERS malgré la présence de quelques éléments de la gendarmerie nationale.

« Nous ne sommes pas des occupants anarchiques. Il s’agit des parcelles que nous avons acquises régulièrement en les achetant auprès des propriétaires fonciers comme en font foi les titres fonciers, permis d’occuper et avis d’appréciation et attestations de vente que nous possédons. Il ne s’agit donc pas d’un domaine public que nous aurions spolié », ont-ils précisé dans leur déclaration.

En effet, selon la déclaration rendue publique à cette occasion, la zone est occupée en majorité par des victimes de la catastrophe du 4 mars 2012, des expropriés de la zone de construction du complexe sportif de Kintelé ainsi que celle de la zone de l’université Denis Sassou-N’Guesso. Les acquéreurs ont également rappelé aux autorités que les domaines réservés à la construction de la cité de 5 000 logements et celle de la cité moderne de Lifoula ont déjà été délimités et ne concernent pas les domaines de leurs parcelles.

Rappelant la conjoncture économique et financière actuelle du pays, marquée par la chute du prix du baril du pétrole, entrainant une révision à la baisse du budget de l’État, ils ont dit "non" à la démarche du gouvernement. « Au regard de ce qui suit, nous venons par la présente, exprimer notre opposition catégorique à ce projet d’expropriation qui foule aux pieds la constitution en vigueur dans  notre pays qui stipule en son article 17 que le droit de propriété et le droit de succession sont garantis. Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique, moyennant une juste et préalable indemnité, dans les conditions prévues par la loi », ont-ils mentionné.

Ils ont, par ailleurs, réitéré leur détermination à défendre par tous les moyens pacifiques leurs parcelles acquises au prix, disent-ils, de mille sacrifices. « Ni la force, ni l’intimidation ne nous ferons reculer. Nous souhaitons simplement vivre sereinement dans nos parcelles. Tout en mettant en garde les hommes politiques véreux qui chercheront à récupérer notre revendication sociale à des fins politiques, nous sollicitons par la même occasion l’implication personnelle du chef de l’État, garant de la paix et de concorde nationale », ont-ils conclu.

 

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les acquéreurs des parcelles opposés à l’expropriation ; des acquéreurs tentant de déloger la société italienne ; crédit photo Adiac

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