Algérie : Abdelaziz Bouteflika veut réviser la Constitution dès 2016Mercredi 4 Novembre 2015 - 11:45 Le préssident de la République a exprimé ce souhait dans son message à l’occasion de la célébration du 61ème anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne. Pour lui, la révision de la Constitution actuelle permettra de renforcer la bonne gouvernance et de consolider l’unité nationale. Depuis le déclenchement de la Révolution algérienne le 1er novembre 1954, «beaucoup de réalisations ont déjà été concrétisées, mais d'autres restent à consolider ou à parachever, y compris dans les domaines politique et de la gouvernance. La prochaine révision constitutionnelle prévoit de parachever le dispositif mis en place en vue de renforcer et de préserver l’unité nationale, acquis majeur de tant de sacrifices de l’ensemble du peuple algérien dans son combat pour le recouvrement de sa liberté et de son indépendance », a déclaré le chef d’État algérien, Bouteflika. À en croire le président à l’origine de la modification constitutionnelle, cette initiative va dans le sens du renforcement des constantes nationales consacrées par l'actuelle Constitution, afin de consolider la stabilité du pays en mettant à l’abri des dangers de manipulations politiques, les composantes de l'identité du peuple algérien, notamment l’Islam, consacré religion d’État, l’Arabe consacrée langue nationale et officielle et le Tamazight, promue langue nationale, à la faveur de la révision de la Constitution algérienne du 10 avril 2002. La religion est au cœur de ce projet présidentiel : l’Islam comme pilier de l’histoire algérienne et élément de l’unité nationale, bénéficiera d’une attention particulière de la part de l’État en le préservant « de l’usage politicien ayant fortement déteint sur son image. » Dans ce sens, le numéro un algérien a proposé la mise en place d’«un nouveau pacte national» permettant, a-t-il argumenté, la préservation et la promotion de l’identité nationale dans ses trois dimensions (Islam, Arabité et Amazighité). Au plan politique, la nouvelle Constitution consacréra, entre autres, «la limitation du nombre de mandat présidentiel, l'indépendance de la Justice, le renforcement des pouvoirs du Parlement et le rôle de l'Armée dans la vie publique du pays. » L’opposition algérienne doute Le passé douloureux de l’Algérie, dominé par plusieurs années de lutte pour la libération et par la guerre civile, a sans doute marqué l’esprit du dirigeant algérien. Pour ce grand leader du Front de libération nationale (FNL), le parti majoritaire du pays, «l'enjeu de la révision constitutionnelle est de transcender la diversité des courants politiques pour œuvrer à une plus grande convergence et participation, afin d'élargir le consensus national autour de la prise en charge des vrais défis présents et futurs qui se posent à la nation ». Si plusieurs partis politiques algériens ou du moins des mouvements proches de la majorité présidentielle, ont salué l’initiative du président Bouteflika, le projet constitutionnel ne semble pas faire l’unanimité. « La vacance du pouvoir et l’apparente occupation du centre de décisions national par des forces extraconstitutionnelles n’offrent absolument pas les meilleures conditions pour une révision constitutionnelle », a reproché Ali Benflis, président du parti Talaie El Hourriyet cité par El Watan. Pour ce leader politique algérien, l’annonce de Bouteflika n’est rien d’autre qu’une « manœuvre purement politicienne visant à divertir l’attention des véritables défis actuels qui ont pour nom, une impasse politique totale et une crise de régime manifeste ». Âgé de 78 ans, le président Abdelaziz Bouteflika est régulièrement hospitalisé en raison de son état de santé. Il a pourtant été réélu en avril 2014 pour un quatrième mandat à la tête du pays. Fiacre Kombo Notification:Non |