Zone Cémac : baisse de 2% de taux de croissance en 2015

Mardi 22 Décembre 2015 - 14:30

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Le taux de croissance de la sous-région cette année est de 2,4% au lieu de 4,2% comme prévu. Selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), ce recul est lié à la baisse des prix du pétrole, à la crise centrafricaine et à la menace Boko Haram au Tchad et Cameroun.

Le communiqué du dernier Comité de politique monétaire (Cpm) de la BEAC pour l’année 2015, tenu le 17 décembre, a fait remarquer que  les six Etats membres de la Cémac notamment le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad, sont tous confrontés cette année à un ralentissement de la croissance. Pourtant, l’institution financière communautaire espérait une stabilité comme ce fut le cas en 2014.

A en croire le Comité de politique monétaire, deux principales raisons expliquent cette récession de croissance dans la zone Cémac : la baisse du cours du baril de pétrole sur le marché mondial et les défis sécuritaires de la région. En effet, depuis le milieu de l’année 2014, la baisse du prix du baril est de l’ordre de 50%. Une telle dégringolade a une incidence sur les économies des pays de la sous-région, avait averti Alexandre Gandou, ancien président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique Centrale.

Le Congo tout comme les quatre autres pays de la Cémac producteurs de pétrole, ont profité du dynamisme économique provoqué par le prix élevé du baril, a-t-il expliqué, générant des recettes importantes au point d’accumuler des réserves de devises considérables. « Le retournement brutal du cours du baril ne peut qu’affecter toute l’économie des pays de la zone et justifie que les débats soient centrés sur l’analyse de la conjoncture actuelle du marché international du pétrole et son impact » a prédit dès janvier dernier l’expert financier.

« …L’assainissement budgétaire doit être une priorité » 

Par ailleurs, l’instabilité politique et sécuritaire en RCA à l’origine du déchirement de l’ensemble du tissu économique du pays a contribué au rétrécissement du taux de croissance de la sous-région. Malgré un chiffre raisonnable obtenu par la RCA en 2014, le niveau de vie des ménages et le climat d’affaires restent précaires dans cet Etat membre de la Cémac. L’insécurité ambiante dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun et au Tchad, en raison des attaques et des attentats kamikazes perpétrés par la secte nigériane Boko Haram, poursuit le communiqué du Cpm, a eu raison du dynamisme économique de la région. L’incursion répétée des islamistes venus du Nigéria a poussé les populations à abandonner leurs activités, les commerçants à fermer leurs magasins et les dirigeants sociaux à fermer leurs entreprises…

Face à ce choc financier, « l’assainissement budgétaire doit être une priorité », a proposé le Fonds monétaire international (FMI) dans son communiqué. L’institution financière basée à Washington encourage, à cet effet, les autorités nationales à accroître les recettes fiscales, à contenir les dépenses courantes et à hiérarchiser les investissements publics de manière à réduire les déficits budgétaires. Le FMI a proposé enfin la mise en place d’un mécanisme de prêteur en dernier ressort logé à la BEAC afin de soutenir les institutions en difficulté et renforcer la stabilité du système financier de cette partie de l’Afrique.  

Fiacre Kombo

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