Burundi : une délégation du Conseil de sécurité envisage de se rendre à Bujumbura

Jeudi 7 Janvier 2016 - 16:28

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Des représentants du Conseil de sécurité des Nations unies attendent jusqu’à ce jour une autorisation des autorités burundaises pour effectuer une mission dans ce pays. L’objectif de ce déplacement tant souhaité, et qui devra avoir lieu entre le 15 et le 22 janvier, si elles obtenaient l’aval du régime, est de mettre tout en œuvre pour empêcher que le Burundi sombre dans la guerre civile.

« C’est très important pour le Conseil de sécurité de se rendre au Burundi et nous faisons tout pour que cela puisse se faire », a déclaré l’ambassadeur adjoint des Etats-Unis à l’ONU, David Pressman. « La situation est mouvante, dangereuse et mérite la pleine attention du Conseil », a-t-il ajouté.

En décembre dernier, une mission du Conseil de sécurité devait avoir lieu au Burundi, mais elle n’avait pas pu être matérialisée parce qu’il se tenait l’élection à la présidence tournante de cet organe. En mars dernier, des représentants du Conseil de sécurité s’étaient rendus à Bujumbura. A cette occasion, ils avaient prévenu le président Pierre Nkurunziza que briguer un 3e mandat attirerait les divisions dans son pays.

Cette dernière visite qu’une délégation du Conseil de sécurité voudra effectuer au Burundi fait suite au rejet par le président burundais du déploiement d’une force de l’Union africaine (UA) pour tenter d’enrayer le cycle des violences dans le pays. Mercredi, Bujumbura a reporté sine die les pourparlers qui devaient se tenir avec l’opposition, une rencontre qui serait placée sous l’égide du président ougandais Yoweri Museveni. Cette réunion devait relancer le dialogue entre les deux parties, bloqué depuis cinq mois, afin de dénouer la crise politique.

Réagissant à ce report, le député démocrate Eliot Engel, membre influent de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des Etats-Unis s’est exprimé dans une déclaration en ces termes : « Je suis profondément déçu du report de ces pourparlers de paix. Bien que le gouvernement et l’opposition assument la responsabilité de la violence de ces 9 derniers mois, il est troublant de voir le président Pierre Nkurunziza mettre ses propres ambitions au-dessus du bien-être de ses concitoyens ». Et Eliot Engel de poursuivre : « L’instabilité politique qui continue au Burundi a déjà coûté trop de vies. J’appuie les efforts de la communauté est-africaine pour trouver une solution politique à la crise, et j’appuie les plans d’urgence de l’Union africaine pour une force chargée de protéger les civils menacés par la violence »  

Pour rappel, notons que le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis l’annonce, fin avril de la candidature de Pierre Nkurunziza pour briguer un 3e mandat. L’opposition et la société civile avaient alors multiplié des marches pour s’opposer contre cette démarche jugée contraire à la Constitution et à l’Accord d’Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006). 

 

 

 

 

Nestor N’Gampoula

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