Un apprenti-djihadiste marocain expulsé d’ItalieLundi 25 Janvier 2016 - 16:25 Agé de 25 ans, l’homme s’était « auto-radicalisé » sur Internet et s’apprêtait à rejoindre le camp de la bataille djihadiste en Syrie quand il a été arrêté. Les services de sécurité en Italie sont particulièrement vigilants, redoutant à la fois le phénomène dit des « foreign fighters » et celui des terroristes infiltrés. Plus que tout autre, l’Italie est en effet le pays européen avec la Grèce qui a reçu le plus grand nombre de candidats à l’immigration ces quatre dernières années. Dans le flot de clandestins tentant chaque semaine la folle traversée de la Méditerranée, parfois en y laissant la vie, des voix ont toujours suspecté qu’un combattant du mouvement de l’Etat islamique se glisse dans le lot. Or les exactions plus sanguinaires du mouvement islamiste se sont avancées jusqu’en Libye, seulement distante de 300 kilomètres du premier port sicilien en Italie. Mais, en même temps, les forces de sécurité n’ont jamais minimisé le risque que le futur djihadiste soit aussi un fils de maison : fille ou fille d’étrangers ou converti à l’islam radical né ou grandi en Italie même. Ce sont les « foreign fighters », les combattants étrangers essentiellement européens, qui apportent une aide en tout aux colonnes djihadistes qui font le coup de feu en Syrie et en Irak. Fin décembre, l’Italie a annoncé l’expulsion d’un Marocain qui était dans cette situation. Le ministère de l’Intérieur révélait que c’étaient en tout 65 personnes dans cette situation qui avaient été expulsées surtout vers le Maroc au cours des derniers mois. Et lundi, un autre Marocain de 25 ans, soupçonné de s'être « auto-entraîné » pour le djihad et d'avoir voulu rejoindre un groupe armé au Moyen Orient, a été arrêté en Calabre, dans le sud italien, lors d'une opération antiterroriste. Hamil Mehdi, un commerçant ambulant résidant à Luzzi dans la province de Cosenza, présentait toutes les caractéristiques du "foreign fighter". Il a été arrêté en vertu de la nouvelle législation anti-terroriste italienne, plus dure à l’encontre des personnes convaincues de tentatives de terrorisme, d’entraînement au djihad ou de haine religieuse. Selon la police, Mehdi est arrivé en Italie en 2006, mais l'an dernier il s'était rendu en Turquie sans doute pour passer en Syrie ; il avait été expulsé en juillet. Depuis, il était sous la surveillance constante de la police italienne. C’est apparemment parce que sa résolution prenait de la consistance pour un passage à l’acte qui a scellé son sort, la police décidant que le temps était venu d’étouffer le mal dans l’œuf. Son arrestation survient alors que dans une nouvelle vidéo le mouvement de l’Etat islamique menace des pires « sanctions » tous les pays de la coalition anti-EI en Syrie et en Irak, l’Italie et la France étant de nouveau citées. Lucien Mpama Notification:Non |