Les divergences entre Libyens compliquent la tâche de la diplomatie

Lundi 25 Janvier 2016 - 18:13

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Le gouvernement d’union nationale soutenu par l’ONU et l’Italie a été rejeté à Tobrouk : retour à la case départ ?

S’il n’y avait qu’une preuve pour expliquer la complexité du travail de ramener la Libye à la normalité, celle de lundi 25 janvier suffirait amplement. Par 89 voix contre  et 15 pour, les députés de l’assemblée siégeant à Tobrouk (c’est-à-dire celle reconnue par la communauté internationale !), ont en effet rejeté la composition du gouvernement d’union nationale composé à grande peine ces derniers jours sous l’impulsion de l’ONU et des pays comme l’Italie.

Les députés de Tobrouk ont rejeté ce gouvernement « à cause du nombre de ministres » trop pléthorique, a indiqué un des « élus ». Or, sans l’approbation des différentes factions détenant chacune une portion du territoire et siégeant à Tripoli, la capitale et à Tobrouk, les accords de sortie de crise signés à Skhirat (Maroc) en décembre n’ont aucune chance de s’appliquer.

D’autant moins que jusqu’ici fractionnée entre un Est et Tripoli, la réalité politique libyenne doit aussi de plus en plus compter avec la présence du mouvement de l’Etat islamique qui a placé le Nord sous sa coupe réglée. Les trois « autorités » se regardent en chien de faïence et n’ont pas forcément la même vision de ce que doit être la Libye de l’après-Kadhafi. L’Italie n’épargne aucun effort pour une solution politique dans ce pays dont ses côtes ne sont distantes que 300 km par la Méditerranée.

En plus de la géographie, l’histoire la pousse à un volontarisme de devoir. L’Italie fut en effet la puissance colonisatrice de la Libye entre 1912 et 1951. C’est aussi le pays européen que choisissent en premier les candidats à la traversée clandestine de la Méditerranée ces dernières années. Le petit port sicilien de Lampedusa est devenu emblématique des flux de migrants clandestins, avec des arrivées interrompues chaque semaine et des drames de noyades qu’on ne compte plus. Et l’Etat islamique, dont on soupçonne qu’il tire profit de l’immigration clandestine, ne cesse de lancer menace sur menace sur « l’Italie la croisée ».

Lucien Mpama

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