Conférence internationale sur les mines : créer des leaders du secteur en AfriqueJeudi 11 Février 2016 - 14:15 Quelque 6000 professionnels du secteur minier se sont réunis depuis le 8 février au Cap, en Afrique du sud. A l’issue des travaux ayant pris fin hier jeudi, les participants ont insisté sur les ressources humaines et la formation comme « solution à long terme » face à la volatilité des cours sur le marché mondial. Cette baisse vertigineuse du cours des matières premières est due notamment au ralentissement de la croissance chinoise. Au cours de la 22ème édition de la conférence internationale du Cap, les acteurs du secteur, avec plus de 200 compagnies minières représentées, ont tenté de voir clair en mettant en exergue les potentiels entre la Chine et ses partenaires africains. En témoigne, la chute drastique du cours de l’or jusqu’à 1,067 dollars. Le cours des métaux subit le même choc : le cuivre est emblématique de ce malheur. Le métal rouge risque de tomber à 1,33 dollar, son précédent point bas majeur, selon les experts du marché indiquant que la baisse pourrait même se prolonger au-delà de 2018. La solution au ralentissement des importations chinoises se trouve en Afrique, ont admis en partie les acteurs miniers présents au Cap. Le ministre sud-africain des mines, Mosebenzi Joseph Zwane, a invité à l’ouverture des assisses, le 8 février, les investisseurs et groupes miniers à raisonner sur le long terme en dépit de la volatilité des cours. Le membre du gouvernement sud-africain a promis, dans le cadre de sa politique intérieure, de concrétiser « Black economic empowerment » visant le renforcement de la participation des noirs sud-africains au développement économique du pays, « permettant notamment la création de nouveaux « champions » miniers dans le pays ». En dehors de l’impact du ralentissement de la croissance chinoise sur le secteur minier, il y a également l’épineuse question liée aux ressources humaines et à la formation, ainsi que les relations avec les communautés locales, le plus souvent difficiles. Le cabinet de conseil américain McKinsey a profité de l’événement pour diffuser ce premier jour son étude « Créer des leaders du secteur minier en Afrique ». La productivité et les bénéfices des groupes, - Mark Bristow, PDG de Randgold, en pleine offensive en République démocratique du Congo ; le Venkat Srinivasan, CEO d’AngloGold Ashanti qui travaille pour la mine ghanéenne d’Obuasi, et l’Alan Davies, le vice-président de Rio Tinto en charge du mégaprojet guinéen du Simandou -, ont chuté ces dernières années. Des dirigeants et des groupes ont, cependant, énuméré des pistes afin de rattraper leurs grands concurrents internationaux. L’Afrique doit miser sur ses propres atouts Le président chinois, Xi Jinping, l’a confirmé quand, en décembre 2015 à Johannesburg lors du dernier Forum de coopération Afrique-Chine, il a annoncé que les échanges commerciaux avec le continent seraient portés à 400 milliards de dollars d’ici 2020, avec des investissements visant à rassurer ses interlocuteurs. Cela sous-entend que l’Afrique restera un des canaux privilégiés par lesquels peuvent s’exercer les ambitions politico-économiques de la Chine, notamment en matière minière et monétaire : le renforcement du rôle du yuan comme monnaie d’échange et de réserve ; adoption du yuan comme devise de référence dans certains pays comme le Zimbabwe. Malgré la donne économique, la Chine devrait donc continuer à être une des grandes courroies d’entrainement de l’économie africaine, en raison du nombre et de l’intensité des liens tissés depuis au moins deux décennies. L’Afrique dispose aussi de leviers de croissance endogènes qui donnent plus d’autonomie à son développement. Sur cette question, les relations économiques entre le géant chinois et les Etats africains seront notées en fonction des réformes « pour profiter de leurs nouveaux atouts et limiter les effets négatifs de leur environnement », un avis partagé par tant d’experts.
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