Ministère de la justice : un nouveau décret relatif à la liberté de manifester en gestation

Mercredi 23 Mars 2016 - 15:39

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Dans ce texte réglementaire, un train des mesures seront prises à l'égard des ONG et celles de défense des droits de l'homme assorties de quelques restrictions notamment sur les conditions légales de manifester.

La situation des droits de l’homme en RDC s’est nettement dégradée ces derniers mois comme l’attestent de nombreux rapports des ONGs spécialisées. Au fur et à mesure que se rapprochent les échéances électorales (quoiqu’incertaines) de novembre 2016, l’espace politique devient de plus en plus restrictif au point de mettre en mal l’exercice des libertés publiques. Conscient de cet état des choses, le gouvernement s’inscrit dorénavant dans l’optique de l’amélioration des conditions des droits de l’homme dans le pays. D’où l’option prise d’organiser, trois fois par an, un dialogue interactif avec les organisations de défense des droits de l'homme.

La première édition de ce forum a eu lieu le 21 mars dernier en présence des principaux responsables des Services de sécurité, et des représentants des ONGs des droits de l‘homme. Il s’est agit d’un échange entre le ministre de la justice et les opérateurs du secteur des droits de l’homme au cours de laquelle de nombreux sujets qui fâchent ont été passés au peigne fin. Des dérapages ayant émaillé l'opération de police « Likofi » aux allégations concernant la fosse commune de Maluku en passant par les arrestations politiques contre des activistes de la société civile, aucun sujet n’a été éludé dans cette rencontre de vérité qui a permit à Alexis Thambwé Mwamba de répondre à toutes les accusations formulées contre le gouvernement dans ces différents dossiers.

Dans la foulée de cette rencontre, les participants ont pu être tenus informés de l‘élaboration prochaine d’un nouveau décret relatif à la liberté de manifester. Dans ce texte réglementaire en gestation, un train des mesures seront prises à l'égard des ONG et celles de défense des droits de l'homme assorties de quelques restrictions notamment sur les conditions de manifester. Par ailleurs, le ministère de la justice devrait, dans les prochains jours, amorcer une opération de contrôle pour s’assurer de la légalité des ONGs des droits de l’homme dont la plupart ne sont pas connues des autorités compétentes. « C'est de leur intérêt que de régulariser leur dossier si elles veulent continuer à opérer », a déclaré Alexis Thambwé Mwamba.

Concernant le décret relatif à la liberté de manifester proprement dit, il rappelle entre autres, les conditions de manifester ainsi qu’un certain nombre de principes qui existent et découlent de la constitution. Interdiction est faite de manifester devant les sites stratégiques du pays tels que la Présidence de la République, le palais de la justice, le Parlement et l’Hôtel du gouvernement. D’autres lieux publics sont également concernés par ce décret qui coupe l’herbe sous les pieds de l’opposition en passe d’organiser une série d’activités politiques en ce mois de mars contre le fameux glissement. Le gouvernement craindrait, en effet, que les symboles du pouvoir soient vandalisés par la population en colère.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Alexis Thambwé Mwamba

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