Burundi : les auteurs du putsch manqué poursuivis en appel devant la Cour suprême

Pour le substitut du procureur général de la République, Adolphe Manirakiza, qui a interjeté appel, il est judicieux que la Cour suprême burundaise se prononce sur la corrélation entre les manifestations et les putschistes. La première journée du procès est consacrée au dossier du général Cyrille Ndayirukiye, présenté comme le cerveau du putsch. Accusé de tentative de putsch contre le régime du président Pierre Nkurunziza, des tueries des militaires et policiers, de destruction d’infrastructures publiques estimées à 18 milliards de francs burundais, le général Cyrille Ndayirukiye a demandé lundi à la Cour suprême de Gitage d’amener devant la barre l’ancien ministre de la Défense, Faustin Potien Gacibungenge, l’actuel chef d’état-major de l’armée, Prime Nyongabo, et le général Godefroid Niyombare, ancien chef des renseignements burundais.

Le général accusé a interpellé la cour pour qu’elle demande au chef d’état-major de l’armée ce qu’il a fait pour protéger les accords de paix et réconciliation qui sont bel et bien inscrits dans la Constitution. « Si le putsch avait réussi la population burundaise serait aujourd’hui tranquille, de même que le président burundais », a déclaré lundi dans sa plaidoirie Cyrille Ndayirukiye.

En réponse, le juge a indiqué qu’il a pris bien note de toutes ces observations et qu’elle en tiendra compte le jour du jugement. Trois autres généraux ont été condamnés à réclusion à perpétuité en première instance. Neuf autres militaires ont, eux, écopé d’une peine de 15 ans de prison ; huit autres, pour la plupart des chauffeurs et agents de transmission, à une peine de cinq ans. Enfin, sept militaires et policiers ont été libérés.