Mondial 2014 : la dernière ligne droite

Rien n’est impossible en football, mais soyons réalistes : les Égyptiens ne renverseront pas la tendance. Humiliés 1-6 au Baba Yara Stadium de Kumasi, les Pharaons recevront les Black Stars mardi prochain au stade du 30-Juin, au Caire. Emmenés par le maestro et futur retraité Mohamed Aboutreika, les Égyptiens devront marquer vite et plusieurs fois s’ils veulent reprendre leur destin en main. Le problème pour les sextuples champions d’Afrique est qu’en face, chez les Black Stars, toutes les étoiles sont présentes : Michael Essien (Chelsea), Kévin-Prince Boateng (Schalke), Asamoah Gyan (Al-Ain), André Ayew (Marseille), Kwadwo Asamoah (Juventus de Turin). Meilleure équipe africaine lors des Mondiaux 2006 et 2010, le Ghana a déjà la tête au Brésil : reste à y mettre les deux bottines.

Sénégal-Côte d’Ivoire, les Lions ont-ils dit leur dernier mot ?

Battus à Abidjan sur le score de 3-1, les Lions du Sénégal recevront les Éléphants à Casablanca pour cause de terrain suspendu. Un sérieux handicap pour les hommes d’Alain Giresse, que tout le monde, ou presque, voit déjà éliminés. Doté d’un secteur offensif dynamique (N’Doye, Sow, Cissé, Mané), les Sénégalais devront surtout compter sur les largesses défensives des Ivoiriens. Eux aussi bien armés devant (Gervinho, qui a repris l’entraînement, Drogba, Doumbia, Bony, Kalou), les Ivoiriens semblent en effet moins bien équipés derrière, où Arthur Boka est d’ores et déjà forfait. Lors du match aller, la quiétude apparente du groupe avait été fissurée par l’affaire Zokora. Qui a remis en avant les rivalités qui plombent le vestiaire avec Drogba d’un côté et les « Académiciens » (les frères Touré, Zokora) de l’autre. Et si les tensions ivoiriennes représentaient la meilleure chance du Sénégal ?

Nigeria-Éthiopie, une affaire pliée pour le champion d’Afrique

Malgré la présence de ses deux meilleurs joueurs (Kébédé et Saladin), l’Éthiopie devra réaliser un miracle pour se qualifier sur le terrain des Nigérians. Séduisants et supérieurs collectivement au match aller, les Bouquetins avaient subi la loi de l’arbitrage (un but valable refusé) et de l’efficacité d’Éméniké, auteur d’un doublé. Les hommes de Sewnet Bishaw ont probablement raté le coche, mais peuvent se targuer d’un retour au haut niveau (qualification à la CAN 2013 après 31 ans d’absence), concrétisée par ce tour de barrage.

Pour les Nigérians de Stephen Keshi, le principal danger viendra de l’intérieur : la pression inhérente à son rang de champion d’Afrique. Jusqu’ici les vainqueurs de la CAN 2013 ont rarement convaincu dans le jeu et laissent leur public sur sa faim. Mais malgré les absences de dernière minute de Nwofor et Igiebor, les Super Eagles devraient glaner leur billet pour le Brésil. Le plus dur commencera alors pour eux.

Cameroun-Tunisie, les Lions Indomptables favoris, vraiment ?

À Yaoundé, le suspense sera total lors de la réception de la Tunisie. A priori, le Cameroun est favori après le match vierge glané au match aller. Mais à y regarder de plus près, ce n’est pas si bien engagé pour des Lions Indomptables obligés de gagner pour se qualifier. En effet, un score de parité avec buts (1-1, 2-2, etc) condamnerait les Camerounais. Et si l’équipe de Tunisie, privée du patron de sa défense, Abdennour, n’a rien d’un cador, c’est, une fois n’est pas coutume, l’ambiance délétère au sein de la tanière qui inquiète. Quiconque suit le football africain a eu vent de l’invraisemblable conférence de presse de mercredi : alors qu’Eto’o dénonçait ouvertement un complot contre lui, visant à le sevrer de ballon, son entraîneur tombait dans le déni absolu. Et pourtant, au match aller, le meilleur joueur était Charles Itandje, le gardien de but, et cette équipe camerounaise aurait pu jouer pendant des heures sans marquer.

Algérie-Burkina, une opposition de style et un match à risques en tribunes

Le match de tous les dangers aura lieu à Blida, mardi soir, et opposera les Fennecs aux Étalons. Si les manchettes de la presse algérienne se sont policées ces derniers jours, les unes étaient enflammées après le match aller et l’incroyable erreur d’arbitrage qui a donné la victoire aux Étalons. Depuis, l’Algérie attend ce match retour avec l’envie de laver l’affront au sein d’un stade de Blida bouillant, malgré sa capacité limitée (35 000 places). Mais cela devrait permettre de contrôler plus aisément les risques de tensions et de débordements. En tous cas, davantage que dans le stade du 5-Juillet 1962 d’Alger, qui peut contenir 110 000 spectateurs.

Sur le terrain, là où devront se tenir les débats, l’Algérie a le bénéfice de l’expérience et peut compter sur ses cadres (Bougherra, Medjani, Feghouli, Lacen). De leur côté, les Étalons ne doivent pas se recroqueviller sur leur petit but d’avance. Mais cette équipe solide et courageuse semble davantage faite pour jouer à l’extérieur : un bloc regroupé autour de l’axe Koné-Kaboré-Traoré et agrémenté de flèches comme Pitroipa ou Nakoulma, redoutables en dans les phases de contre-attaques. Le match reste donc très indécis.