Lutte contre le terrorisme au Sahel : l’Allemagne et la France partagent les mêmes intérêts pour stabiliser la région

Lundi 2 Mai 2016 - 12:43

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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, ont entamé lundi une visite conjointe de deux jours au Mali et au Niger. Parmi les objectifs affichés de leur déplacement figure le soutien aux pays concernés dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.

Au Mali première étape de cette visite, les deux chefs de la diplomatie se sont entretenus avec le président Ibrahim Boubakar Keita sur le renforcement de leur coopération militaire, afin de lutter efficacement contre les groupes terroristes qui opèrent dans le Nord du pays ainsi que dans toute la région du Sahel. Ils ont redit l’engagement de leurs pays respectifs de soutenir le processus de paix et l’accord signé, il y a presque un an entre le pouvoir et les rebelles.

Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier ont, par ailleurs, rencontré les ministres chargés des questions de réconciliation et de décentralisation, les représentants de la Minusma, ceux de la mission de formation européenne et de la force Barkhane.

« Nous sommes venus ensemble montrer la détermination de la France et de l’Allemagne à soutenir ce processus qui est en cours. Mais c’est aussi un message de l’Europe », a déclaré à la presse le ministre français des Affaires étrangères.

L’étape de mardi au Niger aura pour ordre du jour, outre la lutte contre le terrorisme, le développement et les questions migratoires, notamment lors de la rencontre entre le président nigérien et les chefs des diplomaties française et allemande.

A l’instar du récent déplacement de Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier en Libye, celui du Mali et du Niger est une occasion propice pour l’Union européenne d’afficher ses ambitions communes pour le Sahel, étant donné que plusieurs pays européens sont déjà confrontés au terrorisme et à un afflux massifs des migrants.

S’agissant du terrorisme, il faut souligner que les menaces djihadistes ne s’accentuent pas seulement sur l’Afrique, mais également sur l’Europe puisque l’affaiblissement annoncé de l’Organisation Etat islamique (EI), dû aux bombardements de ses positions en Syrie et en Irak par la coalition, laisse planer depuis quelque temps le spectre d’un danger terroriste accru sur le continent européen. D’ailleurs, on estime entre 3 000 et 5 000 le nombre de djihadistes entraînés par l’EI qui se seraient infiltrés en Europe.

En dépit de ces chiffres qui inquiètent, les chercheurs avertissent que les recrutements se poursuivent. Par cet embrigadement, les djihadistes envisagent, selon un rapport de l’Agence de coordination policière, de perpétrer des attaques qui viseront en priorité les cibles molles (la société civile), en raison de l’impact que cela génère. Il revient donc aux pays européens de prendre des mesures qui s’imposent pour contrer toute éventuelle attaque du groupe EI et au mieux, chercher à attaquer par la racine du mal.

Evoquant la question de la menace djihadiste en Europe, Rob Wainwright, le directeur d’Europol, agence de coordination policière en Grande-Bretagne, a affirmé dans le journal allemand Neue Osnabrücker Zeitung que les Etats européens sont condamnés à « faire face à de tout nouveaux challenges ».

Notons que les attaques du 22 mars en Belgique avaient, à la vérité, suivi un mode opératoire très proche des attaques de Paris, le 13 novembre dernier. Depuis lors, elles ont jeté l’effroi non seulement dans ce pays, mais sur toute l’Europe, conduisant ainsi au renforcement des mesures sécuritaires dans de nombreuses métropoles européennes.

Nestor N'Gampoula

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