Hommage : les sapeurs du Kongo central saluent la mémoire de Papa Wemba

Mercredi 4 Mai 2016 - 15:24

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Les adeptes de l'habillement se comptent par centaines aux funérailles du pape de la sape et ils ne sont pas que de Kinshasa. En effet, parmi eux se remarque l’importante délégation venue de Brazzaville. Kinshasa a également reçu la délégation de Kinzau Mvuete, contrée située à 60 km à l’ouest de Matadi, chef-lieu de la province voisine du Kongo central.

Photo  : Nico Masiala, en veste blanche, et la délégation des sapeurs de Kinzau MvueteAvec l’air d'un tantinet affligé, le groupe de six sapeurs de Kinzau Mvuete conduit par Nico Masiala avait quitté son fief natal aux alentours de minuit, le voyage avait été long. Arrivé sur le lieu mortuaire juste quelques minutes avant que Les Dépêches de Brazzaville ne l’approche, malgré la petite fatigue ressentie du fait de son périple, il s’est montré très enthousiaste à l’idée de passer en interview. Il a pour cela désigné le chef de délégation susnommé. « Je suis venu ici parce que je tiens Papa Wemba pour mon père, mon idole. Il est à la fois mon père spirituel et mon idole. Je suis là pour lui rendre un dernier hommage », a tenu tout de suite à nous faire savoir Nico Masiala. Et de poursuivre son propos ainsi : « Nous sommes une délégation de sapeurs du Kongo central, de la commune de Kinzau Mvuete située dans le territoire de Seke Banza que nous représentons ici valablement ».

Nous tenons de lui que la contrée compte une communauté de sapeurs bien organisée. De souligner que leur attachement au Vieux Bokul, qu’ils avaient eu l’opportunité de rencontrer plus de sept fois, était d’autant plus grand que de son vivant, il les avait honorés. Et de nous confier à ce sujet : «  Papa Wemba nous avait fait une dédicace spéciale dans l’introduction de son album Fula ngenge. Cela nous fait toujours un grand plaisir de l’entendre nous citer comme il l’a fait à Kinzau Mvuete, bana ya Kinzau Mvuete. C’est un réel honneur. Nous n’oublierons jamais cette considération manifestée à notre égard  ». À chacun de ses passages à Boma, a-t-il dit, « il prenait la peine de s’arrêter un moment et nous faire un brin de causette ».

« Moi, j’ai eu des causeries personnelles avec Papa Wemba. Il venait jusqu’à ma boutique et soutenait une conversation avec moi. Je garde de ces moments un bon souvenir », a affirmé Nico. Tenancier d’une boutique d’habillement, il se targue d’être un « sapeur patron », et ajoute : « Le père nous soutenait dans ce que nous faisions. Dans mon cas, il aimait à m’appeler mon fils, il m’encourageait et disait : mon fils courage. C’est bon que tu aies de si bonnes initiatives si jeune. J’apprécie que tu prospères dans les affaires. Aussi, n’oublie jamais d’être bien sapé. Kitendi kobosana te, zalaka toujours na indusa ».

Au terme de l’interview, Nico s’est réjoui du bon accueil dont ils ont été l’objet à leur arrivée au lieu mortuaire : « Bien que le voyage ait été long, nous avons quitté Kinzau Mvuete à minuit et nous avons débarqué ici à 13 heures, les embouteillages et la pluie y ont été pour quelque chose. Grande a été notre joie car, aussitôt que l’on nous a vu, on nous a reçus et fait entrer ».

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Nico Masiala, en veste blanche, et la délégation des sapeurs de Kinzau Mvuete

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