Opposition congolaise : le Collectif des partis récuse l’idée d’un chef de file

Lundi 26 Septembre 2016 - 19:15

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Au cours d’une conférence de presse animée le 26 septembre à Brazzaville, le Collectif des partis de l’opposition que dirige Mathias Dzon a ouvertement exprimé son désaveu à l’idée relative à la désignation d’un chef de file de l’opposition congolaise, au motif qu’au Congo l’opposition est plurielle.

« Dans notre pays, l’opposition est plurielle. Elle comprend plusieurs tendances ayant chacune des objectifs politiques différents. Certaines de ses tendances participent aujourd’hui au pouvoir ; d’autres, mues par des soucis alimentaires, se battent fiévreusement pour entrer au gouvernement d’union nationale ; d’autres enfin, fidèles à leurs convictions politiques, demeurent farouchement ancrées à l’opposition réelle », ont déclaré les conférenciers.

Ils ont mis à profit cette rencontre pour dire que le concept de « vivre ensemble » soutenu par le pouvoir est un moyen d’éviter le vrai dialogue national devant, selon eux, examiner les maux réels qui minent le Congo. « Il n’y a de vivre ensemble réel que là où il y a véritablement démocratie. Le pacte républicain repose sur les valeurs essentielles que sont : la liberté, l’égalité, la fraternité, la solidarité, la dignité, la protection des droits humains. Là où il n’existe pas de consentement de chaque citoyen pour fonder une communauté politique, il ne peut y avoir de nation. Cette dernière est un fait volontaire. De ce point de vue, une nation est la patrie commune d’hommes libres », ont-ils expliqué.

Mathias Dzon, Christophe Moukoueké, Raymond Serge Mviri, Jean Itadi et Henri Bounkoulou se sont relayés tour à tour pour édifier la presse sur les grandes thématiques inscrites à l’ordre du jour de cette conférence de presse. Ils ont insisté sur la nécessité de convoquer urgemment, selon leurs propres termes, un dialogue national inclusif à l’issue duquel sera instaurée une transition d’au moins deux ans en vue d’améliorer la gouvernance électorale.

« Le dialogue inclusif devra être minutieusement préparé par un comité composé de façon paritaire de représentants du pouvoir et de l’opposition. Il se fondera sur les principes de la participation équitable et de l’égalité de tous les acteurs impliqués dans le processus », ont-ils dit.

Selon les conférenciers, cette grand’messe se donne entre autres objectifs : la libération de tous les prisonniers politiques ; le retour des exilés ;  la restauration des principes et valeurs de la démocratie ; la réparation des dommages causés aux victimes des guerres et autres troubles socio-politiques ; la construction d’un compromis politique entre le pouvoir et l’opposition ; la formation d’un  gouvernement et d’un Parlement de transition, ainsi que la mise en place d’une Cour constitutionnelle et d’une Cour suprême véritablement indépendantes.

Invités par les journalistes à donner le point de vue du Collectif sur la proposition faite par Guy Brice parfait Kolelas de convoquer une convention de l’opposition, les conférenciers ont rejeté cette idée. Par contre, ils ont invité tous les acteurs politiques de l’opposition et de la société civile à conjuguer leurs efforts pour amener le pouvoir à convoquer le dialogue national inclusif, seule voie, selon eux, de sortir le Congo de la « mauvaise » situation politique, économique et sociale dans laquelle il se trouve actuellement.     

  

 

 

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Une vue des conférenciers

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