Centrafrique : le bilan de l’attaque de Kaga-Bandoro s’alourditJeudi 13 Octobre 2016 - 19:00 Selon les informations recueillies le jeudi, plus de vingt-cinq personnes ont été tuées lors de ces violences. De sources hospitalières, 47 blessés ont été enregistrés. Le CICR confie avoir évacué à Bangui 9 blessés graves, dont l’état nécessite des interventions plus poussées. Les trois quarts du site des déplacés de l’évêché ont été incendiés. Les informations récentes font aussi état de plusieurs maisons brûlées dans les quartiers proches de la cathédrale de Kaga-Bandoro. L’attaque du site des déplacés de Kaga-Bandoro fait suite au meurtre d’un combattant de l’ex-Séléka, qui tentait de braquer un site des déplacés dans la nuit de mardi à mercredi. Pour venger sa mort, ses frères d’armes ont attaqué le site. Cette attaque intervient au lendemain de la ville morte imposée par la Séléka dans plusieurs localités sous son contrôle. C’est la deuxième vague de violences signalée dans cette ville du centre, en l’espace d’un mois. Les violences de ces derniers jours ont poussé plus de 5 000 déplacés à trouver refuge autour de la base de la Minusca, la mission de l’ONU en Centrafrique. Et environ 250 aux abords des locaux de l’Unicef. Les habitants et les humanitaires sont restés cloitrés chez eux et le climat demeure extrêmement tendu. Signalons qu’il y a quelques jours, les anti-balaka de la mouvance fidèle à Patrice-Edouard Ngaissona s’étaient réunis pour dire tout le mal qu’ils pensaient des autorités en place depuis six mois. Tour à tour, les « comzones » (commandants de zone) avaient aussi laissé éclater leur colère face à l’attitude de la Minusca qu’ils jugent « passive », voire parfois « complice de leurs ennemis ». Au final, la coordination avait tranché : si le programme DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) ne s’accélère pas, elle menace de quitter le processus. Dans une déclaration à la nation le 7 octobre dernier, le président Faustin-Archange Touadéra avait évoqué les récentes violences qui ont endeuillé le pays ces dernières semaines. L’œuvre, selon lui, « des ennemis de la paix » qui viennent « une fois de plus de poignarder la Centrafrique dans le dos ». Yvette Reine Nzaba Notification:Non |