Inspection du travail : les inspecteurs face à un dilemme

Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Emile Ouosso, a appelé, le 26 octobre à Brazzaville, les inspecteurs à intensifier les visites au sein des entreprises pour faire appliquer la législation et la réglementation du travail dans certains corps de métiers.

Au cours d’une rencontre avec l’ensemble des directeurs départementaux, le ministre du Travail a rappelé les missions assignées aux agents du corps de l’Inspection du travail. En dehors des orientations stratégiques et des instructions reçues, plusieurs questions ont été évoquées, notamment celles liées à la formation, à l’éthique et à la déontologie des inspecteurs.

Au nombre des difficultés que rencontre ce personnel administratif sur le terrain, on note : les difficultés liées aux moyens de déplacement, à la caducité de certains textes règlementaires, ainsi qu' au manque de formations. « Le directeur départemental ne dispose pas de moyens roulants et ne peut correctement, dans ces conditions, accomplir ses missions. Pour nous déplacer, nous devons faire recours aux employeurs, ce qui ne nous met pas, très souvent, en position de force », s’est plaint le directeur départemental du Kouilou-Pointe-Noire, Jean Kollet Moussavou, avant de déplorer le vide juridique existant dans certains secteurs en croissance comme : l’enseignement privé, le secteur privé de la santé, et le secteur des bâtiments et travaux publics. « Nous n’avons pas une règlementation précise là-dessus à appliquer ».

Dans leurs missions de concéder au contrat d’application de la législation et de la règlementation du travail, les directeurs départementaux ont rappelé la nécessité de la formation par le biais des séminaires d’adaptation ou de mise à niveau au vu de certaines réalités sur le terrain. « Depuis que nous sommes inspecteurs nous n’avons même pas le matériel adéquat pour accomplir notre tâche », a-t-il martelé. Et le ministre d’assurer que (…) son appui est acquis d’avance sur des questions liées à la formation et sur les innovations que les inspecteurs entendent apporter au dispositif légal et règlementaire.

Appelés à dénoncer toutes les insuffisances et carences au sein des entreprises, les inspecteurs sont souvent exposés à la corruption, ce qui met à mal l’accomplissement de leurs missions. « Les agents du corps de l’inspection du travail sont aussi souvent exposés à la corruption. Ils ne peuvent pas se prêter à exercer une activité liée aux employeurs et surtout, prendre des libéralités au risque de fragiliser leurs missions », a dénoncé le directeur du cabinet du ministre du Travail, Frédéric Manienze. « Ils ne devraient pas passer la quasi-totalité de leur temps à régler les différends, mais plutôt à jouer un rôle préventif et non curatif », a-t-il conclu.