Haut Katanga : Gabriel Kyungu visé par une demande de levée d’immunité parlementaire

Mardi 29 Novembre 2016 - 16:36

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le président de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unaféc) est cité dans une lettre du procureur général près de la Cour de Lubumbashi adressée à l’Assemblée provinciale du Haut Katanga sollicitant la levée de son immunité parlementaire pour outrage au chef de l’État. Une commission ad hoc est d’ores et déjà mise en place pour étudier la question.  

Les faits pour lesquels l’ancien président de l’Assemblée provinciale de l’ex-Katanga est poursuivi remontent au mois de juin, apprend-on. Gabriel Kyungu, qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence de presse à Lubumbashi en rapport avec les enjeux politiques du pays, aurait tenu des propos désobligeants à l’endroit du président de la République. Pour le procureur général près de la Cour de Lubumbashi, les propos de l’intéressé frisaient l’outrage au chef de l’État et son auteur était passible des poursuites judiciaires.

Passant à l'acte le même mois, la plus haute autorité judiciaire du Haut Katanga a écrit au président de l’Assemblée provinciale pour solliciter la levée des immunités parlementaires dont continue à jouir Gabriel Kyungu du fait de son statut politique. Ceci devrait permettre à l’organe de la loi de déclencher une procédure judiciaire contre le président de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unadef), l’un des partis politiques du groupe de sept partis frondeurs de la majorité présidentielle (G7), actuellement membres du Rassemblement dirigé par Étienne Tshisekedi.

Ce n’est que sous peu, soit le 10 novembre, que l’Assemblée provinciale du Haut Katanga a, par le biais d‘une lettre adressée au procureur Mukonkole, réagit en acquiesçant à la requête qui devra passer par un examen minutieux du fond de l’affaire. C’est ainsi qu’une commission chargée d’étudier la question a été mise en place de sorte à permettre à l’Assemblée provinciale de décider en connaissance de cause. Pour les partisans de Gabriel Kyungu, il s’agit là d’une « manœuvre » visant  à entamer un procès politique contre leur leader dans le dessein inavoué de le réduire au silence. Et pourtant, font-ils remarquer, « la liberté d’expression est garantie par la Constitution » avant d’ajouter que « l’interprétation au travers des propos d’un homme politique est une manière de nuire à la liberté d’opinions ».

Faisant fi de la croisade judicaire enclenchée contre sa personne, Gabriel Kyungu poursuit néanmoins ses activités politiques comme en témoigne sa prestation du 26 novembre devant les militants de son parti à qui il a demandé de privilégier la non-violence dans leur lutte politique. « J’ai demandé aux uns et aux autres de garder le calme et d’éviter tout acte regrettable. En ce moment-ci, il y a trop d’énervement », a-t-il déclaré à la presse. Et d’ajouter qu’il n’y aura pas d’appel à manifester dans les rues tout en appelant le président de la République au respect de la Constitution, « pour que l’alternance se passe dans le calme et la paix ».

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Gabriel Kyungu

Notification: 

Non