Gambie : Adama Barrow attendu impatiemment à Banjul par la population

Lundi 23 Janvier 2017 - 12:38

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Jusqu’à lundi 23 janvier, les Gambiens attendaient toujours l’arrivée du nouveau président Adama Barrow après le départ en exil du sortant Yahya Jammeh qui, après six semaines de crise, a finalement cédé à la pression militaire et diplomatique de ses voisins ouest-africains.

En attendant le retour du président réfugié à Dakar où il a prêté serment jeudi dernier, son conseiller Mai Fatty a accusé l’ancien président gambien Yahya Jammeh d’avoir volé des millions de dollars dans les caisses de l’Etat. « Au moment où nous prenons en main le gouvernement, la Gambie est en détresse financière », a t-il  affirmé, soulignant que « les caisses sont pratiquement vides ». « En l’espace de deux semaines, 500 millions de dalasi ont été retirés par Yahya Jammeh, soit près de 11 millions de dollars », a-t-il précisé.

Fatty May a indiqué lors d’une conférence de presse qu’Adama Barrow souhaite rentrer « dès que possible » à Banjul, mais « la sécurité en Gambie est encore fragile ». Pour sa part, le président élu a dans une déclaration lue par ce proche conseiller, souhaité « que les forces de la Micega (la Mission de la Cedeao en Gambie) y restent jusqu’à ce que la situation générale sur le plan de la sécurité soit globalement rétablie ».

Répondant à ce souhait, le commandant de cette mission, le général François Ndiaye a assuré que l’opération de la Micega durera jusqu’à ce que « les conditions de l’exercice effectif » du pouvoir du président élu soient réunies. « L’opération militaire ouest-africaine vise à contrôler des points stratégiques en vue de sécuriser les populations et faciliter la prise de fonction du président », a-t-il précisé.

Après six semaines de crise et sous d’intenses pressions diplomatiques, notamment des 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’ex-président gambien battu à l’élection présidentielle du 1er décembre mais qui refusait de reconnaître sa défaite, a finalement accepté de se retirer, après 22 ans de pouvoir, et s’est envolé de Banjul pour Conakry samedi soir. Au lieu d’y rester, il a ensuite pris un autre avion pour la Guinée équatoriale où malgré le silence des autorités sur sa présence, le principal parti de l’opposition a dénoncé la décision d’accueillir « l’ex-dictateur de Gambie »

Depuis l’éclatement, le 9 décembre, de la crise politique gambienne, de multiples initiatives avaient été prises pour que Yahya Jammeh cède la place au président élu. Ce qu’il ne voulait nullement entendre. Pour tenter de le faire partir par la force, des troupes de la Micega avaient pénétré en territoire gambien dès jeudi après-midi, après la prestation de serment d’Adama Barrow à Dakar, mais elles avaient rapidement suspendu leur progression pour laisser agir la diplomatie, selon la Cédéao, qui comptait alors mobiliser jusqu’à 7.000 hommes de cinq pays.

C’est grâce aux derniers efforts menés vendredi par la Guinée Conakry (membre de la Cédéao) et la Mauritanie (non membre de cet espace communautaire), que Yahya Jammeh a finalement accepté de quitter le pouvoir.

Dans une déclaration commune, la Cédéao, l’Union africaine (UA) et l’ONU avaient même annoncé garantir les droits de Yahya Jammeh, y compris à revenir dans son pays, saluant sa « bonne volonté » pour parvenir à un dénouement pacifique de la crise.

Nestor N'Gampoula

Légendes et crédits photo : 

Adama Barrow, aux côtés du président sénégalais Macky Sall, est attendu à Banjul pour son intronisation à la présidence de la Gambie (Handout / SENEGALESE PRESIDENCY / AFP)

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