Hausse du prix du carburant : le gouvernement à couteaux tirés avec la profession pétrolière

Mercredi 22 Février 2017 - 17:15

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Pour contraindre l’exécutif national à acquiescer à leur requête d’augmentation du prix du litre à la pompe, les opérateurs pétroliers ont décidé la vente séquentielle du carburant à Kinshasa contraignant ainsi les automobilistes à aller s’approvisionner auprès des vendeurs ambulants communément appelés « kadhafis ».  

Le bras de fer se poursuit entre le gouvernement et la profession pétrolière. Cette dernière tient mordicus à ce que les paramètres de la structure des prix du carburant à la pompe soient actualisés, ce que refuse l’exécutif national. Jusqu’aujourd’hui, le litre d’essence à la pompe continue à se vendre à 1450 FC et à 1400 FC  pour le gasoil nonobstant les dernières fluctuations intervenues sur le marché de change. Une situation qui est loin d’arranger les affaires des distributeurs des produits pétroliers qui ne jurent que par une révision à la hausse du prix du carburant. Ils mettent en avant les difficultés de trésorerie qu’ils éprouvent ces deniers temps à la suite du cumul des dettes concédées par le gouvernement. On parle de 90 millions de dollars de dettes que l’État congolais peine à libérer au profit de la profession pétrolière.

D’où l'incapacité pour les distributeurs des produits pétroliers à renouveler leurs stocks et à poursuivre avec les importations réputées onéreuses. Face à l’attentisme des autorités qui continuent à faire la sourde oreille à leur requête, les pétroliers ont finalement décidé d’interrompre la livraison de leurs produits aux institutions et sociétés de l’État. Bien plus, l’essence et le gasoil sont dorénavant vendus de manière séquentielle à Kinshasa. Les stations-service ne fonctionnent plus 24 heures sur 24. Au-delà de 18 heures, elles ferment contraignant ainsi les automobilistes à aller s’approvisionner auprès des « kadhafis ».  Là, ils sont obligés de débourser plus, étant entendu que ces vendeurs informels mettent les prix selon leur gré.

C’est depuis novembre 2016 que certains paramètres qui influencent le prix à la pompe ont commencé à bouger à Kinshasa avec, à la clé, la dépréciation du franc congolais qui est passé de 935.75 FC à plus de 130 FC, soit une augmentation de plus de 5%. Malgré la pression des distributeurs, le gouvernement reste imperturbable conscient tout réajustement du prix du carburant aurait des conséquences néfastes sur le social des Congolais sur fond d’emballement des prix sur le marché. Pour combien de temps tiendra le gouvernement face à la pression continue des distributeurs qui ont pris l’option de paralyser carrément le secteur au grand désenchantement des automobilistes ? La question reste posée. 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des vendeurs ambulants du carburant dans leur négoce

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