Formation qualifiante: des résultats du PDCE encourageants mais en deçà des objectifs

Lundi 27 Février 2017 - 13:40

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le bilan à mi-parcours du Projet de développement des compétences pour l’employabilité (PDCE) fait au cours d’un atelier organisé les 23 et 24 février à Brazzaville est loin de satisfaire totalement les attentes du gouvernement congolais et de la Banque mondiale (BM) qui le cofinancent à hauteur de 32 millions de dollars, soit environ 17, 600 milliards FCFA

Considéré comme l’une des composantes essentielles de la coopération Congo-IDA dans le domaine de l’éducation, le PDCE vise à promouvoir l’acquisition et le renforcement des compétences à l’emploi et à l’entrepreneuriat pour les jeunes vulnérables vivant en zones urbaines. Le but étant d’améliorer leur insertion sur le marché du travail et leurs revenus. Le projet devrait bénéficier à 15 000 jeunes avec une répartition égale entre les hommes et les femmes dont environ 8 000 jeunes âgés de 17-30 ans vivant dans les zones péri-urbaines ou urbaines de Pointe-Noire et Brazzaville. En effet, ces derniers devraient bénéficier d’un programme de formation professionnelle, d’insertion professionnelle et d’appui à l’entrepreneuriat. Le PDCE ciblait également environ 1000 jeunes travailleurs des micros et petites entreprises devant profiter d’un programme de formation et de renforcement des compétences des entrepreneurs du secteur informel.

Seulement 1500 jeunes formés

Il concernait aussi environ 6 000 jeunes de 16-24 ans n’ayant pas terminé les études secondaires qui devraient apprendre auprès des maîtres artisans afin d’acquérir des compétences professionnelles pertinentes et pratiques. Le ministère de l’Enseignement technique et professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi, devrait de son côté, tirer profit de ce projet dans le renforcement de ses capacités techniques dans la planification, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation. Mais, selon la revue à mi-parcours, le projet a déjà formé seulement environ 1500 jeunes à des métiers tels que la soudure, la mécanique-auto, la menuiserie, l’électricité, la maçonnerie, la plomberie, la coupe-couture, la pâtisserie, la restauration et l’hébergement.

« Ces résultats sont encourageants mais en deçà des objectifs fixés par le projet, très loin des ambitions que le gouvernement a pour la jeunesse congolaise, et surtout insuffisants pour répondre à la demande croissante qui émane de tous ces jeunes. Les retards accusés par le gouvernement dans le décaissement de ses fonds de contrepartie risquent de compromettre la mise en œuvre de ce projet primordial pour les jeunes du Congo », a déploré le représentant résident de la BM au Congo, Djibrilla Issa, dont l’institution a cofinancé le projet à hauteur de10 millions de dollars, soit environ 5,500 milliards FCFA et le gouvernement congolais à 22 millions de dollars, soit environ 12, 100 milliards FCFA.

Selon lui, les différentes actions envisagées pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement devront être conduites selon une approche interministérielle, impliquant les trois ministères en charge des enseignements. De même, les ministères de la Fonction publique, de l’Agriculture, du Tourisme et ceux en charge des Technologies de l’information et de la communication. Ce qui permettrait au projet de devenir une plateforme d’échanges et de discussions sur les grandes questions du système éducatif et de formation du Congo.

Proroger la durée du projet de deux ans

Présentant de façon détaillée les résultats obtenus, le coordonnateur du PDCE, Auxence Léonard Okombi, a rappelé les contraintes majeures auxquelles le projet était confronté, ce qui a rendu difficile l’atteinte des objectifs fixés. Il s’agit, entre autres, du démarrage tardif des formations, soit deux ans après sa mise en vigueur en 2014 ; la complexité de la procédure de recrutement des prestataires; la question du versement des fonds de contrepartie par le gouvernement. C’est ainsi qu’il a souhaité la prorogation de la durée du projet de deux ans (jusqu’en 2020) pour tenir compte du retard dans le démarrage des formations et la révision de la clé de répartition du financement entre le gouvernement congolais et l’IDA. Auxence Léonard Okombi a, par ailleurs, recommandé l’allègement des procédures de recrutement des prestataires et la mise en place d’un dispositif d’appui et d’accompagnement à l’insertion des jeunes formés.

Faire du PDCE à terme un programme pluriannuel

Le ministre de l’Enseignement technique et professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi, Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint Eudes, s’est, quant à lui, félicité des efforts fournis tant par la BM, l’équipe du projet que par les prestataires de formation dans l’exécution du PDCE. Cependant, il a reconnu que beaucoup restait encore à faire. D’après lui, cette revue à mi-parcours arrive à point nommé car le gouvernement est en plein chantier d’élaboration de son nouveau plan de développement 2016-2021. « Malgré la conjoncture économique difficile de l’heure, l’ambition du gouvernement et celui du chef de l’Etat en matière de formation qualifiante des jeunes est inébranlable. Il s’agit de faire du PDCE à terme, un programme pluriannuel devant s’étendre sur l’ensemble des départements du pays et bénéficier à un nombre plus important des jeunes », a-t-il assuré.

Rappelons que le PDCE a été approuvé par le Conseil d’administration de la BM le 17 septembre 2013, la signature de l’Accord de financement et de la lettre de décaissement du projet s’est déroulée un mois après.  La mise en vigueur du projet est intervenue, quant à elle, le 30 octobre 2014.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le présidium ; une vue de la salle ; crédit photo Adiac

Notification: 

Non