Couleurs de chez nous : Appellations d’arrêts de bus

Lundi 27 Février 2017 - 14:56

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Dans l’une des précédentes couleurs, nous évoquions l’anarchie dans le transport urbain à Brazzaville avec des arrêts de bus qui ne sont plus respectés et que l’on créé à souhait et selon la volonté des transporteurs et des usagers.

Dans les présentes couleurs, on vous invite à jeter un regard sur les appellations des lieux de stationnement à Brazzaville. À quoi renvoient-ils ? Car, à bien y regarder, ces dénominations sont chargées d’histoire.

En effet, au départ, les stations-services prêtaient leurs noms aux arrêts de bus. Ainsi avait-on des arrêts célèbres comme Total ou Texaco, des compagnies qui exploitaient à l’époque. Puis ce fut le tour des sites publics ou privés connus si bien que La poste, Blanche Gomes, Hôpital général ou CHU, la gare, BAB, SIACIC, Kronenbourg, Primus, etc., sont, ou étaient, devenus des arrêts de bus célèbres.

Les pharmacies, boulangeries et écoles eurent aussi leurs temps de gloire à l’instar de Congo-Pharmacie, Vert d’O, Epi d’or, Liberté, Matsoua, Nganga Edouard et bien d’autres. Et que dire des ronds-points de Brazzaville qui tous, ou presque, donnèrent leurs noms aux arrêts tels Koulounda, Poto-Poto, Moungali ? Il est vrai que tous les arrondissements n’ont pas eu ce privilège car il n’y a pas de ronds-points ni d’arrêts dénommés Ouenze, Bacongo ou Talangai.

Pour revenir au sujet du jour, alignons sur cette liste certains hommes populaires qui, par les activités qu’ils mènent, virent leurs noms devenir des repères dans la ville. Ebina, Mampassi ou docteur Blachet d’un côté et de l’autre : Massengo, le sculpteur, Nkombo ou Bongho Nouarra qui sont à la fois des arrêts mais aussi des quartiers entiers.

Dans ce prêt de noms, les bars dancing ont aussi beaucoup contribué en fonction de leur position géographique surtout s’ils sont situés le long des artères principales. Le cas du célèbre Kibeliba ou « kibelibar » comme l’avaient transformé certains esprits et ailleurs : Louami, Solo Pendza et Petit-Chose, Combattant, etc.

Ces arrêts de bus cités ; et ceux non cités ici, sont célèbres et connus de tout Brazzavillois. Des appellations qui donnaient sa valeur à Brazzaville et qui ajoutaient à la carte touristique de la ville.

Le temps passant, les arrêts de bus prennent des noms à la limite sarcastiques et qui, au fond, renseignent sur la nouvelle société congolaise. Des noms qui n’obéissent à rien. Risibles et éphémères.  Jugez-en !

Emboto, Trois-voleurs, Cordonnier, Mama mapassa, Virage, Libanais, Manguier, Tchueke, Deux-poteaux, Tata nzô, Forage, Soudure… et la liste, toujours ouverte, est confiée aux mains des contrôleurs et chauffeurs qui en sont des régisseurs. À suivre…

 

 

 

 

Van Francis Ntaloubi

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