G20 : les pays riches veulent encourager des investissements privés en Afrique

Lundi 20 Mars 2017 - 12:05

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Réunis à Baden Baden, en Allemagne pour un G20 Finances, les pays les plus puissants du monde ont affiché samedi leur volonté de stimuler le développement économique de l’Afrique, en y attirant des investissements. Une intention qui manque encore de concret puisque le thème du développement du continent africain n’avait jusqu’alors jamais été mis en avant dans le cadre du G20.

Sachant que l’Allemagne a fait de ce partenariat avec l’Afrique (appelé « Compact with Africa ») une priorité de sa présidence du G20 en 2017, les dirigeants africains saluent cette volonté affichée des pays riches. « Cette initiative du G20 vient à point nommé pour sa philosophie de suggérer et non imposer, ainsi que pour l’idée de travailler ensemble », a estimé par exemple le ministre marocain de l’Economie et des Finances, Mohammed Boussaid, soulignant qu’il ne s’agit pas là d’une « initiative d’assistance ». Le ministre a dit néanmoins avoir ressenti à Baden-Baden « un vrai désir et engagement que cette initiative aboutisse à des choses concrètes ».

« Le G20 offre une excellente tribune pour parler des questions économiques et financières au niveau planétaire », s’est réjoui le ministre sénégalais de l’Economie et des Finances, Amadou Ba, qui n’a pas hésité de qualifier l’initiative de « révolutionnaire ». « L’Afrique a besoin d’infrastructures, il y a des efforts qui sont déjà faits et doivent être accélérés. Il va falloir donner un coup d’accélérateur à ces efforts et permettre enfin à nos pays de pouvoir participer de manière effective aux échanges mondiaux », a expliqué Amadou Ba.

« Si aujourd’hui l’Afrique avait le minimum en matière d’infrastructures, de santé, de formation, certainement les questions de migration telles qu’elles se posent aujourd’hui n’auraient pas eu autant d’impact sur la vie de l’Europe. Il s’agit de créer les conditions devant permettre aux populations de s’épanouir », a-t-il insisté, considérant que l’Afrique n’est « pas là pour tendre la main » mais pour parvenir « à un partenariat gagnant-gagnant ». Amadou Ba a évoqué un signe encourageant espérant que l’Argentine qui prendra la présidence du G20 en 2018, va poursuivre cette initiative, prévue pour s’étendre progressivement à d’autres pays.

Seul un pays du continent africain fait partie de ce club restreint des grandes économies du monde, l’Afrique du Sud. Le ministre sénégalais de l’Economie était invité aux côtés de ses homologues de Côte d’Ivoire, du Maroc, du Rwanda et de Tunisie à participer à la rencontre des grands argentiers du monde, organisée vendredi et samedi.

Les termes de la déclaration finale de la rencontre relèvent que le soutien des pays du G20 a visiblement été total à cette initiative allemande, qui « vise à encourager l’investissement privé y compris dans les infrastructures ». Il s’agira pour les pays les plus puissants du monde de stimuler les investissements privés par le soutien politique du G20 de manière à développer l’emploi et les infrastructures des pays africains partenaires. Aucun engagement financier n’a été certes formulé. Quant à cette stimulation, elle passe par un soutien politique, la mobilisation des institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale, banques régionales...), et l’engagement du secteur privé, tout cela devant théoriquement aboutir à des investissements coordonnés et pertinents dans les pays d’Afrique.

Les représentants de l’ONG One ont dit qu’ils ne sont pas convaincus du projet du G20 en faveur de l’Afrique. « L’idée de départ est bonne, mais j’ai vraiment peur que l’éléphant accouche d’une souris, qu’il y ait une déconnexion entre le discours et l’action », s’est inquiétée Friederike Röder, directrice de One France.

Le projet du G20 visant à encourager les investissements privés en Afrique sera approfondi les 12 et 13 juin lors d’une conférence africaine du G20 à Berlin, quelques semaines avant le sommet des chefs d’Etat à Hambourg en juillet. 

 

 

Nestor N'Gampoula

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