Faux billets de banque : poursuite des interrogatoires

Mardi 21 Mars 2017 - 16:48

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L’enquête en cours révèle des complicités intérieures et extérieures à la Banque centrale du Congo (BCC). Le travail de détection des faux monnayeurs se fait en intelligence avec Interpol, a-t-on appris d'une source proche du dossier contactée par l'ACP. En effet, le recoupement des informations déjà disponibles permet d’établir la possibilité d’un réseau de faux monnayeurs opérant à l’intérieur du pays et dans certains pays.

Sur le terrain, la chasse aux faux billets de banque en circulation se poursuit inlassablement. Dans sa dernière instruction, la BCC a obligé les banques commerciales à saisir les faux billets de banque dans ses différents guichets et à prendre l’identité complète des déposants. Au cas où le volume appréhendé est très important, les banques doivent directement communiquer l’information aux services compétents de la BCC. Cette dernière invite les banques de la place à faire preuve d’une surveillance plus accrue pour neutraliser ces faux billets.

Par ailleurs, des mesures sont prises pour baisser la psychose sur l’étendue du territoire national. En effet, la BCC prévoit de changer la présentation des billets de franc congolais dès janvier 2018. L’objectif principal est de renforcer les éléments de sécurité en vue d’éviter la contrefaçon. Un changement important est attendu dans la production même du franc congolais, avec l’installation des nouvelles machines. L’on prévoit de mettre fin à la finition manuelle des billets pour adopter celle qui est réalisée par les machines adaptées. Enfin, les billets retirés de la circulation seront broyés et non incinérés comme d’habitude. Pour rappel, les billets impropres à la consommation ont été remis en circulation frauduleusement avant d’être incinérés.

Descente aux enfers du franc congolais        

La RDC fait face à un nouveau cycle inflationniste après la crise financière majeure survenue en 2008. La nouvelle crise est consécutive à une forte baisse de la productivité et une baisse des cours mondiaux des matières premières. Les effets sur l’économie ont commencé à se faire ressentir depuis le dernier trimestre de 2015. En l’espace de 12 mois, soit du 1er janvier au 31 décembre 2016, le taux d’inflation est passé de moins de 1 % à plus de 20 %. Le gouvernement a revu à plusieurs reprises la projection de taux de croissance, partant de 9 % en début d’année 2016 à moins de 3%. Quatre interventions de la BCC sur le marché de change n’ont pas permis d’enrayer la dépréciation de la monnaie nationale par rapport au dollar américain. Entre janvier et décembre 2016, le franc congolais s’est déprécié d’environ 40 %, passant de 930 à 1 300 FC, le dollar américain.

Pour 2017, l’espoir renait progressivement avec une remontée attendue des cours des matières premières, qui viendra peut-être influencer positivement le taux de croissance du pays actuellement en ralentissement.

Laurent Essolomwa

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