Fawe-Congo : Clubs « Tosolola », une initiative à pérenniser

Mercredi 22 Mars 2017 - 13:45

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La présidente de l’antenne nationale du Forum des éducatrices africaines (Fawe-Congo), Rosalie Kama-Niamayoua, a demandé le 21 mars, aux partenaires, pouvoirs publics et autres individualités de soutenir le fonctionnement des clubs scolaires « Tosolola » au titre de l’année 2016-2017.

Conformément à sa vision consistant à promouvoir l’éducation des filles pour le développement de l’Afrique, Fawe-Congo a bénéficié en 2015 d’un financement du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), dans le cadre du projet « Appui holistique à 500 jeunes filles scolarisées vulnérables ». Ce qui lui a permis, entre autres, d’installer en décembre de la même année, dans dix établissements d’enseignements général et technique du département de Brazzaville, des clubs scolaires « Tosolola » (exprimons-nous ou parlons-en).  

Il s’agit, en effet, d’une organisation des élèves d’un établissement scolaire en groupe d’échanges, de réflexion et d’actions pour identifier les problèmes d’éducation en général et de la scolarité des filles en particulier. Ceci en vue de rechercher des stratégies de résolution des problèmes identifiés à travers des activités bien planifiées. Ces clubs jouent également le rôle de cellules d’écoute, qui sont des structures auprès desquelles les élèves peuvent soumettre les problèmes qu’ils rencontrent au cours de leur scolarité.

D’après des témoignages poignants des élèves et enseignants, entendus lors de l’atelier de restitution des activités de ces clubs, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de femme par Fawe-Congo, cette expérience mérite d’être reconduite cette année. En effet, ces témoignages ont porté, entre autres, sur le harcèlement sexuel, les grossesses précoces, la prise de conscience et bien d’autres aspects.

Selon le Pr Rosalie Kama-Niamayoua, la mise en place de ces clubs scolaires concourt non seulement à promouvoir l’éducation des filles, tout en veillant à assurer à ces dernières un accès équitable et sans restriction à une éducation de qualité avec les mêmes chances de réussite que les garçons. Mais contribue également au maintien des filles à l’école et les aide à améliorer leurs résultats scolaires. « Faute de soutien, ces clubs risquent de devenir de simples structures ornementales dans les établissements, alors qu’ils ont un rôle très important à jouer dans l’appui de l’éducation des filles », s’inquiète-t-elle.

Des statistiques inquiétantes

L’éducation des filles demeure, d’après Fawe-Congo, une préoccupation tant pour la communauté internationale que pour le gouvernement congolais. En dépit des avancées significatives dues à l’existence de nombreux instruments juridiques aux plans national, sous-régional et international garantissant l’égalité entre les hommes et les femmes, beaucoup reste encore à faire. Certains départements scolaires du Congo présentent la particularité d’avoir de faibles taux de scolarisation des filles. La présidente de Fawe-Congo a, par exemple, cité les cas du Kouilou (25% de filles au lycée) ; Likouala (27,92%) ; Plateaux 29,04%) ;  Cuvette-Ouest (32,62%) ; Pool (32, 94%) et Sangha (34,08%).

Selon une collecte de données réalisée par Fawe-Congo en 2015, dans certains lycées du département de Brazzaville, sur un effectif total de 115 198 élèves au lycée, toutes classes et séries confondues, 53 801 sont des filles, soit 46,70% des effectifs. Cette situation s’explique par de nombreux facteurs qui influent sur la scolarisation des filles. « Des études menées en République du Congo sur la problématique de l’éducation des filles font apparaître que la représentation des filles diminue au fur à mesure que l’on progresse dans le cursus scolaire », a précisé Rosalie Kama-Niamayoua.

Rappelons que les participants à cette cérémonie organisée à la Grande bibliothèque universitaire ont, par ailleurs, suivi une communication portant sur la violence en milieu scolaire.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Rosalie Kama-Niamayoua entourée de la représentante du Fnuap et de la représentante adjointe de l’Unicef au Congo ; les participants; crédit photo Adiac

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