Insalubrité à Kinshasa : une plainte à charge du gouverneur à l’office du procureur général de la République

Jeudi 30 Mars 2017 - 17:15

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Les Asbl Les Amis de la nature et des jardins (ANJ) et SOS Kinshasa disent tenter, par cette action, d’alerter le PGR du danger que court la population de la capitale face à cette situation qui devient de plus en plus ingérable.

Les Associations SOS Kinshasa et Les Amis de la nature et des jardins (ANJ), agissant respectivement par sa présidente, Ornelie Lelo, pour la première, et par son coordonnateur, Jean Mangalibi Mosengo, ont introduit, le 30 mars 2017, une plainte contre le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, André Kimbuta Yango, à l’office du Procureur général de la République (PGR). Ces deux organisations accusent le numéro 1 de la ville d’abstention coupable et atteinte aux droits garantis aux particuliers.

SOS Kinshasa et ANJ notent que malgré que la ville ait entretenu des sites appropriés pour jeter gratuitement les ordures, et que ce même pouvoir avait l’obligation de les évacuer vers les centres d’enfouissements, doublée d’une campagne de sensibilisation visant la population en vue de l’amener à ne plus jeter ses immondices n’importe où, la ville de Kinshasa est toujours insalubre. « Contre toute attente ces immondices ont débordé et dînent avec la population de Kinshasa dans presque toutes les communes de la ville et parfois occupent même les grandes artères, rendant impossible la circulation routière sous les yeux impuissants et irresponsables de celui qui a signé le contrat social avec les Kinoises et Kinois », ont regretté ces deux ONG.

Pour SOS Kinshasa et ANJ, en effet, « le gouverneur de la ville de Kinshasa, par son inaction et omission, agirait de façon délibérée en polluant la ville dans le but de se faire de l’argent dans son entreprise de marché avec les morts, en créant une entreprise dénommée Nécropole Entre terre et ciel ».

Des conséquences néfastes

Les deux Asbl ont fait voir au PGR les conséquences néfastes et l’impact de l’environnement ainsi décrit dans les vies humaines, surtout que ces immondices sont stockées dans les endroits habités. De l’avis de SOS Kinshasa et ANJ, la population est ainsi exposée aux épidémies et maladies liées à la pollution de son environnement. « Le droit à un environnement sain reconnu aux particuliers est massacré et reste un droit en état gazeux », ont appuyé ces organisations.

Faisant la part de choses quant aux matières qui sont de la compétence exclusive des provinces et du gouvernement central, ces deux Asbl notent qu’au point 18 de l’article 204 de la Constitution, la mère des lois oblige aux provinces d’élaborer les programmes d’assainissement et autres.

Devant cette réalité SOS Kinshasa et ANJ, qui disent s’appuyer sur leurs statuts qui leur confèrent le droit de lutter pour la protection, la sauvegarde, la bonne gestion de l’environnement urbain et rural d’une part, et rechercher le bien-être des Kinoises et Kinois dans le cadre d’un développement durable, de protéger l’environnement et l’écologie de Kinshasa sous toutes ses formes d’autre part, se sont vues obligées de dénoncer le danger en intégrité physique et en vies humaines auquel est exposée la population kinoise. Elles disent éviter ainsi de se faire en même temps victimes et complices de « cette entreprise criminelle ».

Ces deux ONG attendent ainsi du PGR, de juger recevable leur plainte, afin que le gouverneur réponde de ses responsabilités « pour que la population en détresse soit sauvée ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: les animateurs de SOS Kinshasa et ANJ, expliquant leur démarche, devant une poubelle débordée/photo Adiac photo 2: une poubelle débordée, devant une école de Kinshasa/photo Adiac

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