Possible rencontre pape François-Donald Trump au Vatican ?

Jeudi 20 Avril 2017 - 18:24

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Les deux hautes personnalités ne s’apprécient sans doute pas au-delà de la courtoisie de convenance mais pourraient se rencontrer fin mai prochain.

Aussi bien à la Maison Blanche, qui a donné l’information au conditionnel qu’au Vatican, l’hypothèse d’un entretien entre les deux hautes personnalités est envisagée mais avec prudence. Certes, le chef de l’Eglise catholique est coutumier des audiences aux présidents des Etats-Unis d’Amérique, tous protestants, qu’ils soient en majorité. M. Barak Obama, pour ne se limiter qu’au dernier chef de la Maison Blanche avant M. Trump, avait rencontré pour la première fois, le pape François, au Vatican, en 2014. C’est-à-dire moins d’un an après l’avènement de ce Souverain pontife d’origine argentine.

Mais l’entente entre les deux hommes s’était renforcée ensuite, accélérant des processus figés depuis des années, à l’exemple de la reprise des relations des USA avec Cuba restés en froid diplomatique pendant 50 ans. A l’exemple aussi de l’abandon progressif des sanctions américaines contre l’Iran ostracisé pour ses velléités de puissance nucléaire. A l’exemple également de la fin de la guérilla en Colombie. Sur tous ces dossiers, l’entente entre Barak Obama et le pape argentin  avait été fondamentale.

Cette complicité s’est donnée à voir lorsque, en septembre 2015, le premier couple présidentiel noir de l’histoire américaine, Michelle et Barak Obama, avait accueilli à la Maison Blanche le Souverain Pontife dans une atmosphère de visible cordialité et de détente. Quelques heures plus tard, devant le Congrès, le pape François avait fait un clin d’œil appuyé à son hôte invitant le président démocrate au courage, parce que « nous sommes tous deux américains ». C’est- à- dire, ressortissants d’un même continent où des nations se sont bâties sur des réalités cosmopolites, et portées de l’avant par des peuples aux origines ethniques diverses.

C’est précisément sur cette conviction qu’est née la grande divergence d’aujourd’hui entre Donald Trump et le pape François. Durant la campagne des élections présidentielles américaines, le candidat républicain Trump avait fait part de sa volonté d’ériger un long mur infranchissable entre les Etats-Unis et le voisin mexicain, qu’il accusait d’exporter ses délinquants aux USA tout en siphonnant le travail des Américains par des délocalisations déloyales. Le pape avait alors dit que le porteur d’un tel projet « est un stupide ». Trump avait encaissé, se « vengeant » en quelque sorte par sa surprenante victoire à l’élection présidentielle de novembre 2016, que personne n’avait prédit !

Les deux hommes ont-ils eu le temps de mettre de l’eau dans leur vin sous le poids de la realpolitik? Le candidat fougueux, Donald Trump, est devenu le 45è président des Etats-Unis mais le pape François, fils d’immigrés italiens en Argentine, a poursuivi sur tous les tons son appel à ne pas se fermer aux immigrés porteurs d’une humanité. Y aura-t-il une synthèse possible ? « Nous prendrons contact avec le Vatican pour voir si une audience avec le pape peut être organisée », a déclaré Sean Spicer, porte-parole de l'exécutif américain. Le président Trump vient prendre part en Italie au sommet des dirigeants des pays du G7, qui aura lieu les 26 et 27 mai à Taormina, en Sicile.

De son côté, le Vatican a fait savoir que les portes du pape restaient ouvertes à tous. Le porte-parole (américain !) du Saint-Siège, Greg Burke, a précisé : « Nous n'avions reçu aucune demande officielle d'audience à la fin de la semaine dernière mais une telle demande serait bien-sûr bienvenue ». Protocole de courtoisie assurée donc, apparemment, mais de garantie sur la cordialité. « Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n'est pas chrétienne », avait dit le pape de Donald Trump. Celui-ci avait rétorqué : « Le pape n'a entendu qu'une version de l'histoire, il n'a pas vu la criminalité, le trafic de drogues et l'impact économique négatif que les politiques actuelles (du Mexique) ont sur les Etats-Unis ».

Lucien Mpama

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