Banque africaine de développement : vingt-quatre milliards $ pour sortir l’Afrique de la faim au bout de dix ans

Samedi 27 Mai 2017 - 14:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

C’est le prix à payer pour engager une véritable révolution verte dans le continent africain. À l’occasion des 52èmes assemblées générales de la Banque africaine de développement (BAD) du 22 au 26 mai 2017 à Ahmedabad (Inde), les 3 000 délégués invités à cet événement annuel ont réaffirmé l’importance de renforcer la coopération avec les partenaires asiatiques, dont l’Inde et le japon pour réussir le programme de transformation de l’Afrique.

Le choix par la BAD d’une ville indienne pour tenir une rencontre d’une telle ampleur n’est pas le fruit d’un simple hasard. En effet, comme l’a expliqué le président de cette institution financière panafricaine, Dr Akinwuni A. Adesina, l’Inde a réussi sa révolution verte qui a permis de sauver des millions de personnes de la famine. Ce modèle de réussite ne peut qu’inspirer l’Afrique qui ne ménage aucun effort pour accélérer sa transformation agricole. Une initiative à l’échelle africaine, à savoir les activités agri-preneurs, existe déjà pour attirer de plus en plus de jeunes diplômés vers l’agriculture en tant qu’activité lucrative. Il s’agit de l’une de nombreuses créations de la BAD au cours des dernières années. En partant cette fois du modèle indien, le continent africain réfléchit sur les voies et moyens de réduire sa pauvreté et d’assurer sa sécurité alimentaire. Il est aussi question de réaliser la transformation des différentes économies de la région car l’agriculture entretient des liens serrés avec plusieurs secteurs classés prioritaires.

Durant ces 5 jours, les discussions ont porté sur le thème central : « Transformer l’agriculture pour créer de la richesse en Afrique ». Pour les participants, le thème a permis de lancer un grand débat sur la façon d’aider l’Afrique à atteindre l’autosuffisance alimentaire dans un délai de 10 ans, l’élimination de la malnutrition et la faim, et l’identification des stratégies pour placer la région au sommet des chaînes de valeurs agricoles. L’Afrique, a renchéri Akinwuni A. Adesina, devra investir au moins 24 milliards de dollars américains au cours des 10 prochaines années dans l’agriculture et l’agro-alimentaire. Les 5 secteurs prioritaires déjà ciblés par la BAD, en particulier l’agriculture et l’énergie, peuvent être efficacement exploités pour la transformation de l’Afrique. Les délégués à la rencontre annuelle ont abordé l’ensemble des grandes questions liées à l’agro-industrie lors des différents forums de haut niveau. Ils ont réfléchi ainsi sur des questions critiques comme le leadership pour la transformation agricole, les solutions énergétiques créatives pour stimuler l’agriculture africaine, le financement innovant des activités agricoles, le financement des infrastructures africaines, le rôle des femmes dans l’agriculture et l’évolution des perceptions sur l’agriculture.

La BAD a pu intensifier ses opérations dans le cadre de ses 5 chantiers (éclairer et fournir l’énergie en Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la vie des Africains). Actuellement, la banque panafricaine est apte à répondre aux besoins de développement du continent africain. Très réceptive, l’Inde a réaffirmé sa volonté d’accompagner l’Afrique dans « sa longue course vers un avenir plus lumineux », a annoncé le Premier ministre indien, Narenda Modi. Dans un long discours, Narenda Modi a relevé que l’Afrique et l’Inde ont beaucoup à gagner en partageant leurs expériences dans tous les domaines d’autant plus que les défis sont presque les mêmes. Par ailleurs, l’Inde veut aussi apprendre de l’Afrique. C’est le cas par exemple de l’expérience africaine dans le développement de certaines cultures d’exportation, principalement le coton, car le géant indien est décidé à doubler les revenus de ses cotonculteurs d’ici à 2022. La relation entre l’Afrique et l’Inde se consolident au fil des années. La Banque d’exportation indienne (Eximbank India) a accordé des lignes de crédit d’un montant de 8 milliards de dollars américains USD à 44 pays africains. L’Inde a mis à la disposition de l’Afrique pas moins de 10 milliards de dollars américains USD en crédits concessionnels, en plus des 600 millions $ d’aide publique et de 50 000 bourses d’étude à partir de 2018. Nous reviendrons prochainement sur les retombées de cette assemblée annuelle et la participation de la RDC avec un expert congolais, qui a pris une part active à ces travaux ayant connu la présence remarquée des présidents: Macky Sall du Sénégal et Patrice Talon du Bénin, ainsi que de l’ancien président ghanéen, John Mahama, du vice-président de la Côte d’Ivoire, Daniel Kablan Ducan et de son homologue nigérian, Yemi Osinbajo.

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non