Jean-Jacques Ngoko : la nécessité de doter le Congo d’un référentiel de contrôle de ciment

Vendredi 23 Juin 2017 - 15:32

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L’Agence congolaise de normalisation et de qualité (Aconoq) est chargée d’élaborer la norme en matière de ciment et d’en assurer le suivi et le contrôle. Dans une interview exclusive aux Dépêches de Brazzaville, le mardi 20 juin, le directeur général de l’agence, Jean- Jacques Ngoko Mouyabi, explique le bien-fondé d’une enquête publique qui sera lancée dès le 1er juillet prochain, dont les résultats devraient aider à élaborer la norme congolaise du ciment et les mécanismes de contrôle.    

Les Dépêches de Brazzaville : Monsieur le directeur général, depuis quand l’Aconoq existe-t-elle et quelle est réellement sa mission ?

J-J Ngoko Mouyabi : Cette agence existe depuis octobre 2015, grâce à une loi portant sa création. Les principales missions de l’Aconoq sont entre autres d’identifier les besoins nationaux en norme ; de centraliser et organiser les travaux de normalisation ; de sensibiliser les populations à cette culture nouvelle de la qualité et du respect de la norme ; de faire aussi la promotion de la culture de qualité dans les entreprises, les administrations (...) ; de créer un comité technique ; de coopérer avec des organisations internationales spécialisées.

LDB : Quel est l’objet de l’enquête publique que vous comptez lancer le 1er juillet prochain auprès des consommateurs de ciment ?

J-J Ng :  Le 1er juillet prochain nous allons lancer l’enquête publique sur le projet de norme congolaise du ciment. Un comité technique regroupant des experts, des producteurs de ciment et d’autres, qui a déjà commencé à travailler, notamment l’élaboration des fiches techniques et le résumé d’expertise contenus dans un draft.  

L’enquête publique est une étape importante dans le processus d’élaboration de la norme sur le ciment. Elle permet ainsi à tout le monde de pouvoir s’exprimer sur la question, d’apporter ses opinions sur les arguments techniques fournis par des experts. Toutes les informations et observations recueillies auprès du grand public vont être dépouillées et exploitées au niveau du secrétariat du comité technique.

LDB : Avez-vous des reproches par rapport à la qualité de ciment vendu sur le marché congolais ?

J-J Ng : On va parler plutôt de quelques remarques. Au Congo, il y a cinq unités de production, dont trois sont à ce jour en production. Ces usines en production sont soumises à des normes différentes. D’ailleurs, l’élaboration de la norme congolaise du ciment en cours est une demande des cimentiers. Le travail que nous sommes en train de réaliser va dissiper le doute ou l’appréhension de la qualité de ciment produit dans notre pays.

Mais il ne faut pas oublier le ciment importé. Une chose est sûre, nous n’avons pas la capacité aujourd’hui de certifier la qualité de ciment importé. Dès que la norme sera mise en place, elle permettra au Congo d’avoir le référentiel à partir duquel on peut contrôler la qualité de ciment importé.

A propos de ciment produit au Congo, nous n’avons pas pu faire de façon précise, mesurable et objective un contrôle de qualité. Cependant, ce ne serait pas juste de dire que le ciment local est de mauvaise qualité lors qu’on n’a pas la preuve des analyses et des essais.

LDB :  Quels seront les mécanismes pour faire respecter cette nouvelle exigence ?

J-J Ng : Un arrêté ou un décret va organiser le contrôle et le suivi aussi bien au niveau des entreprises locales qu’au niveau des importations. A cet effet, nous comptons organiser des contrôles à l’entrée, à partir de chaque port, afin de soumettre au laboratoire de test le stock de ciment importé.  

Nous souhaitons également développer une inspection avant embarquement. Ce mécanisme consiste à contrôler le ciment à l'étranger avant l’expédition. Cette inspection est faite afin de garantir la conformité des marchandises qui doivent être expédiées, avec la norme congolaise du ciment.

LDB : Revenons sur l’enquête publique. Des dispositions sont-elles prises pour mobiliser un grand public ?

J-J Ng :  En dehors des communiqués radiophoniques, télévisés ; des contacts avec les organismes de presse, ainsi qu’une note officielle qui va être envoyée dans les différentes administrations, nous aurons des points focaux dans toutes les directions départementales de l’industrie.

Par ailleurs, ceux qui veulent se procurer le document de norme peuvent s’adresser non seulement à ces directions départementales, mais aussi à l’agence de normalisation. Le document sera aussi disponible en ligne sur Internet.

                                                             

 

                                        

Propos recueillis par Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Jean- Jacques Ngoko Mouyabi (Photo Dr)

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