Rapatriement du corps d’Étienne Tshisekedi : « Le pouvoir a très peur »

Dimanche 25 Juin 2017 - 14:30

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Invité de France 24, le président du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, Félix Tshisekediassure cependant que sa priorité est d’organiser un hommage à feu son illustre père.

Très dur dans ses propos tout en laissant transparaître sa détermination à en découdre avec le régime en place d’ici décembre 2017, tel est le trait de caractère développé par Félix Tshisekedi lors de son intervention vendredi 23 juin sur France 24. Connu pour son franc parler qui n’est pas sans rappeler celui de son défunt père dont le corps continu à être gardé dans un funérarium à Bruxelles, six mois après son décès, sans espoir d’un rapatriement à court terme, l’homme n’a pas raté l’occasion pour déverser sa bile sur le régime. C’est donc un Félix Tshisekedi visiblement excédé par tout le scenario concocté autour du rapatriement sans cesse avorté de la dépouille de son défunt père qui s’est prêté au micro de France 24 allant jusqu’à imputer au gouvernement la responsabilité de cette déconvenue.

« Le pouvoir a très peur du rapatriement du corps d’Étienne Tshisekedi. Ils se sont dit dans la tête que le peuple va profiter de l’occasion pour mettre fin au régime », a-t-il asséné, sans ambages, expliquant que tout est bloqué aujourd’hui à cause d’un petit détail aux allures anodines, « un problème de communiqué ». Seul le gouvernement, a-t-il laissé entendre, tarde à signer le communiqué conjoint relatif aux funérailles du Sphinx de Limete alors que l’initiative de réunir les représentants du parti et de la famille en vue d’un compromis est venue de lui. Le fait que le gouvernement refuse d’apposer sa signature au bas dudit document laisserait entrevoir dans son chef un manque de volonté de s’impliquer réellement dans l’organisation des obsèques, se convainc Félix Tshisekedi. « Le gouvernement est totalement absent dans ce processus. Nous sommes à bout de patience », a-t-il déclaré.

Face à ce qu’il considère comme une manœuvre dilatoire tendant à empêcher l’arrivée dans les meilleurs délais du corps d’Étienne Tshisekedi, il met cependant un bémol en disant que la priorité de l’UDPS pour l’heure est de rendre un hommage mérité au « lider maximo » et de ne pas faire autre chose. Mais en cas d’obstination du pouvoir à remettre toujours aux jours meilleurs l’enterrement d’Étienne Tshisekedi, il n’exclut pas l’idée de contourner l’impasse. Et d’indiquer que l’UDPS pourrait passer outre les avis du gouvernement, étant entendu que le lieu de sépulture, en l’occurrence le domaine familiale à la Nsele est déjà connu. « Nous sommes déterminés à ramener le corps », a-t-il martelé.  

Si jusque-là l’UDPS et la famille biologique du défunt s’étaient mises à la disposition du gouvernement, c’est parce que ce dernier avait manifesté son intention  de s’occuper des obsèques, a-t-il expliqué. « Nous ne voyons rien venir », a-t-il ajouté. Face à ce qui paraît comme un rétropédalage de l’exécutif national sur ce dossier, Félix et ses amis envisagent désormais de se passer de l’accompagnement du gouvernement dans l’organisation des obsèques. Une réunion du directoire du parti élargie à la famille biologique est attendue dans les prochains jours pour affiner les stratégies appropriées quant à ce.    

Parlant de l’accord de la Saint-Sylvestre, il a laissé entendre qu’il a été vidé de sa substance et que la seule manière de mettre fin à tous les subterfuges liés à la prolongation du mandat présidentiel est de mobiliser le souverain primaire par la voie pacifique et démocratique en vue d’obtenir l’alternance tant recherchée.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Félix Tshisekedi

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