Développement agricole : les maraîchers de Brazzaville réclament davantage l'aide de l'Etat

Lundi 17 Juillet 2017 - 20:20

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Installés sur divers sites à Madibou, dans la partie sud de Brazzaville, et à Talangaï et Djiri dans la partie nord, les maraîchers de Brazzaville alimentent les marchés en légumes  et tant d’autres aliments frais. Mais l’aide apportée à ces agriculteurs est encore insuffisante pour couvrir tous les sites, et les conditions de travail de ceux-ci demeurent « très » pénibles.    

La zone maraîchère de Madibou, avec les centaines de producteurs agricoles, est l’un des importants sites agricoles de Brazzaville. Les habitants de la localité ou des autres arrondissements voisins, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, chaque producteur y cultive sa portion de terre en fonction de ses moyens.    

Une équipe des Dépêches de Brazzaville s’est rendue le lundi 17 juillet sur quelques sites de Madibou centre, le site de bas Koulounda, le site de La source, le site de l’Eglise Saint-Paul, le site de Wayako Madibou, ainsi que le site agricole de Nsoungui composé d'ex-maraîchers de Talangaï, de la Corniche (Bacongo), de la Case de Gaulle et le Csi de Bissita.

Brice Nguié, la quarantaine révolue, est le responsable du groupement agropastoral de Saint-Paul. Son groupement occupe ce site depuis 2002 : « Nous produisons des légumes-feuilles pour la salade, concombre, tomate, aubergines, piment, marante, etc. », explique- t- il.    

À quelques mètres de Brice se trouve le site de la veuve Cécile Bikounkou et ses 20 maraîchers. Situé sur l’avenue Cardinal Emile Biayenda, le site maraîcher de Madibou centre produit essentiellement de l’épinard. « Nous sommes installés ici depuis 2013, et nous travaillons avec nos propres moyens », a confié la veuve Cécile Bikounkou.

L’Etat congolais à travers le Projet de développement agricole et de réhabilitation des pistes rurales (Pdarp) a créé des pôles de croissance agricoles autour de Brazzaville pour favoriser l’approvisionnement de la ville en produits légumineux et autres aliments. Ces pôles de croissance notamment le site de Nsoungui sont dotés d’infrastructures de soutien à la production, à la transformation et à la commercialisation.

Malgré l’aide que tente d’apporter le Pdarp, les demandes des maraîchers sont de plus en plus nombreuses. Expropriés depuis 2013, les occupants du site de Talangaï attendent toujours d’être situés sur les nouveaux sites promis par les autorités congolaises.

Tous ces maraîchers ont presque les mêmes difficultés : le manque d’équipements, des matériels agricoles, le difficile accès à l’eau, le manque de graines et des intrants. « Nous utilisons encore des arrosoirs pour plus de 25 planches chacun. C’est pénible ! Si on pouvait nous accorder une motopompe, cela pourrait nous aider », a plaidé Brice Nguié.

Le site de Cécile Bikounkou ne dispose que d’un seul puits pour nourrir les quelques 4 hectares de plantation d’épinard. Faute de moyens pour acheter les intrants, ajoute la veuve, les maraîchers utilisent de l’herbe pour enrichir le sol. « C’est avec ce travail de la terre que je nourris toute la famille, je paie la scolarité des enfants, et je soigne ma famille. Je suis obligée de supporter  les difficiles conditions», a-t- elle martelé.

Tout le souhait des maraîchers de Brazzaville est de voir l’aide de l’Etat et des autres partenaires au développement s'étendre à tous les sites. Le nouveau projet d’agriculture commercial en cours d’élaboration par le gouvernement congolais et la Banque mondiale pourrait permettre aux nombreux producteurs agricoles d'augmenter leurs productions et revenus.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Une étendue de plantation de l'épinard (site Madibou centre)

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