Transport : relance du trafic fluvial entre Brazzaville et le nord Congo

Lundi 21 Août 2017 - 15:00

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Interrompu depuis trois ans, le trafic fluvial entre la capitale congolaise et la partie septentrionale du pays vient d’être rétabli, à travers le bateau Ville de Brazzaville qui a regagné le 21 août le quai du port de la capitale, après un périple de quelques jours à Oyo et Mossaka, dans le département de la Cuvette.

Cette embarcation de la Société congolaise du transport fluvial (Socotraf) a transporté des passagers et des grumes appartenant à la CIB-Olam et une société forestière basée dans le département de la Likouala.

« Le transport fluvial est en berne. Les bateaux de l’armateur public ne naviguent plus. Le port d’Oyo va nous permettre de créer les conditions de relance du transport fluvial. Ce premier convoi était un test. Il nous a permis de matérialiser le frémissement du transport fluvial », a déclaré le conseiller à l’économie fluviale au ministère des Transports, Eustache Libata qui a effectué le voyage.      

Après avoir embarqué des grumes stockées au débarcadère fluvial d’Oyo sur la rivière Alima, le bateau Ville de Brazzaville a mis le cap sur Mossaka où il a récupéré quelques passagers, heureux de renouer le voyage sur le fleuve Congo.

C’est le cas de Constant Mokouala, pêcheur, ayant souhaité que « le gouvernement puisse relancer le transport fluvial afin de permettre aux populations riveraines du fleuve Congo d’évacuer leurs produits agricoles ».

Le bateau Brazzaville a quitté le port de la capitale le 7 août dernier et a atteint Oyo le 11 août. Ce voyage s’inscrivait dans le cadre de l’inauguration du nouveau port d’Oyo, intervenue le 10 août.

« Le voyage s’est bien passé. Les problèmes techniques nous ont empêchés d’atteindre Oyo le 10 août. Ils sont dus au fait que les moteurs du bateau n’ont pas été allumés durant trois ans. Nous les avons allumés le jour du voyage. Nous avons perdu une journée », a expliqué le commandant dudit bateau, André Ibovi.

En cette période d’étiage, cette unité a navigué sans encombres aussi bien sur le fleuve Congo que sur l’Alima qui est navigable toute l’année. Ce voyage marque également la relance du trafic, interrompu depuis novembre 2014 entre Brazzaville et cette partie du pays.

« La technique n’obéit pas au roi.  Nous avons eu quelques ennuis en route. Ce voyage marque le retour du trafic. Un bateau n’est pas fait pour rester indéfiniment au port, ce n’est pas un hôtel flottant. Il doit naviguer et cela rassure les populations riveraines », a indiqué Alphonse Kani, directeur général de la Socotraf.

« Nous lançons une société. Il nous faut un fonds de démarrage pour pouvoir réhabiliter certaines unités. Nous avons près d’une soixantaine d’unités fluviales. Certaines nécessitent d’être réhabilitées et d’autres motorisées. Nous allons nous battre pour que la navigation reprenne sur le fleuve Congo et ses affluents », a-t-il ajouté.

Long de 50m, le bateau Ville de Brazzaville dispose de 180 couchettes et pèse à vide 350 tonnes. Il est en mesure de transporter 8 barges à grumes et 2 barges à passagers grâce à ses deux moteurs nantis chacun d’une puissance de 400 chevaux.

En attendant la reprise du trafic commercial entre Brazzaville et Kinshasa, la relance des mouvements des unités navigantes dans le nord Congo permettra d’apporter tant soit peu de l’eau au moulin du port autonome de Brazzaville et ports secondaires (PABPS) confronté à une baisse de rendements.

Christian Brice Elion

Légendes et crédits photo : 

1- Le bateau Ville de Brazzaville s'approchant du débarcadère fluvial de la capitale 2- Un accostage réussi au port de Brazzaville

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