Afrique centrale : l’industrialisation, ventre mou de l’économie sous-régionale

Mardi 26 Septembre 2017 - 20:00

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A cause de sa faible contribution au Produit intérieur brut (PIB) dans la dizaine de pays qui composent la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), l’industrialisation représente à la fois un cercle vicieux et le ventre mou de l’économie de cette zone où les matières premières sont essentiellement exportées à l’état brut, selon des experts qui débattent de cette thématique du 26 au 29 septembre à Douala au Cameroun.

La moyenne de la participation de l’industrialisation manufacturière dans l’économie de la CEEAC est estimée à 5% contre 34% dans un pays asiatique comme la Thaïlande, ont affirmé ces experts venus des secteurs public et privé puis de la société civile.

Ils sont réunis dans la capitale économique camerounaise à l’occasion de la trente-troisième session du Comité intergouvernemental qui est une initiative de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA).  

Leurs échanges tournent autour du thème : « Made in Africa : du cercle vicieux au cercle vertueux ». 

« Le développement de ce thème aura le mérite de faire écho à la prescription des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC qui, lors de leur sommet organisé en décembre 2016 à Yaoundé avaient recommandé l’intensification des mesures et des actions en faveur de la diversification des économies »,  a estimé Giovanie Biha, secrétaire exécutive adjointe de la CEA.

Quatre jours durant les experts vont diagnostiquer les problèmes qui freinent l’industrialisation des pays de la CEEAC qui disposent pourtant d’importantes réserves en pétrole, d’un sous-sol riche en minerais (fer, diamant, zinc, plomb, manganèse, uranium…) et d’un potentiel agricole inestimable.

La CEEAC qui représente un marché d’au moins 130 millions de consommateurs est appelée à faire de la crise économique actuelle – marquée par une chute drastique des cours des matières premières- une opportunité en vue de mener une action appropriée destinée à améliorer la résilience de ses économies.

 « En dépit de son riche potentiel et de son important capital humain, l’Afrique centrale n’a pas pu s’industrialiser », a relevé Isaac Tamba directeur général de l’économie au ministère camerounais de l’économie.

Sur le continent qui compte 54 Etats, seule l’Afrique du sud est considérée comme pays industrialisé.

La CEA conseille à la CEEAC de s’industrialiser afin de favoriser une croissance riche ; de créer des emplois décents ; d’améliorer la qualité de vie des populations et de mieux insérer les économies de la sous-région dans les chaînes de valeur internationale par la constitution d’un tissu industriel diversifié.

« En faisant des investissements nécessaires, l’Afrique centrale pourra développer des chaînes de valeur importantes dans les secteurs de l’or, de l’acier, du beauxite, de l’aluminium (…) », a fait savoir M. Biha.

« L’agriculture constitue  également un levier important dans la transformation structurelle des économies d’Afrique centrale qui dispose d’un potentiel important en terres cultivables », a-t-elle ajouté.

« L’Afrique centrale doit s’inspirer sans tarder des expériences menées ailleurs comme en Asie du Sud-est dont la croissance économique s’appuie sur une industrie agroalimentaire forte », a insisté Giovanie Biha.

La Rédaction

Légendes et crédits photo : 

Vue des participants à la trente-troisième session du Comité intergouvernemental des experts d’Afrique centrale, le 26 septembre à Douala.

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