Électrification : le projet Katende après un mort et le vol du matériel

Mercredi 27 Septembre 2017 - 17:15

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Six années se sont écoulées depuis la signature, en juillet 2011, d’un accord de financement entre la RDC et le gouvernement indien pour la construction d'un barrage hydroélectrique sur la rive droite de la rivière Lulua, à 64 km de la ville de Kananga (centre de la RDC).

À ce jour, aucune date précise n’est arrêtée pour le lancement officiel de l’ouvrage dont l'impact sera incommensurable sur l’économie très fragile du Grand kasaï. Toutefois, sur le terrain, des informations font état d'une évolution en dents de scie des travaux à la suite de nombreuses contraintes financières et techniques : problèmes budgétaires, redimensionnement du projet en septembre 2012, recrudescence de l’insécurité... Il y a même eu un mort, en l’occurrence le surveillant du site, et du matériel pillé causé par le tristement célèbre phénomène Kamuina Nsapu. Jamais un projet n’aura suscité autant l’intérêt de l’espace kasaïen, le premier bénéficiaire du barrage hydroélectrique de Katende. Après la décision d’arrêter les travaux pour protéger la main d’œuvre et les équipements, la dernière mission gouvernementale d’évaluation a remis la question à l’ordre du jour. Plus rien ne devrait bloquer la suite du processus d'érection du barrage de Katende dans les riches provinces formant le Grand kasaï.   

De la visite d'inspection

Du 19 au 22 septembre, le ministre de l’Énergie, Ingele Ifoto, est descendu sur le terrain avec son collègue de la Coopération au développement, John KWet, et une délégation indienne conduite par Chandra Prakash, ministre indien des Affaires extérieures. Conformément à l’accord de financement évoqué plus haut, les deux parties ont pris l’engagement de financer le projet à hauteur de 280 millions de dollars américains. C’est le coût global des travaux. De manière spécifique, il est prévu de mettre en place deux lignes de transport de l’énergie électrique. La première, longue de 130 km, va permettre de relier les villes de Kananga et de Mbuji-Mayi. L’idée est de relancer progressivement le réseau ferroviaire dans l’espace kasaïen. Quant à la seconde ligne, longue cette fois de 30 km, elle reliera concrètement Bunkonde et Kananga. L’on estime le coût de ces travaux à 120 millions de dollars américains.

Besoin grandissant en électricité

L’espace kasaïen a besoin d’électricité pour redonner du tonus à son industrie moribonde. Il faut rappeler que cet espace a vu se développer plusieurs fleurons de l’économie congolaise, dont la Minière de Bakwanga à Mbuji-Mayi. La capitale du diamant n’est plus que l’ombre d’elle-même. Par ailleurs, l'enclavement du vaste territoire, couplé aux éboulements fréquents de terrain, est à l’origine des graves perturbations du trafic ferroviaire, le seul moyen d’approvisionner le Grand Kasaï en produits importés et de grande consommation. Avec une capacité installée de 64 MW, ce barrage permettra de desservir les provinces du centre du pays en énergie électrique.

De l’espoir

Les retours de la visite de la délégation gouvernementale sont plutôt positifs. En effet, les représentants des deux parties contractantes ont procédé à une évaluation de la reprise effective des travaux. Au terme de cette visite, les deux parties ont décidé de confier la suite des travaux à NPCC. Il s’agit d’une entreprise publique indienne qui est donc chargée de poursuivre la construction, en remplacement d’Angélique international. Une grande partie des travaux, soit plus de 60 %, concerne le génie civil. Quant au reste, il comprend également la construction des lignes de transport et les réseaux de distribution. Kinshasa veut accélérer le rythme des travaux, après avoir reçu l’assurance de l’autre partie sur sa totale détermination à participer jusqu'au bout à la réussite de ce projet intégrateur. Le thème du barrage de Katende s’est invité lors de la dernière Conférence sur la Paix dans l’espace Kasaï. Le président Kabila s'est dit attaché au lancement prochain du barrage de Katende. Nous y reviendrons avec plus de détails.

Laurent Essolomwa

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