Centrafrique : nouvelle dégradation de la situation humanitaire à l’ouest

Mercredi 27 Septembre 2017 - 18:15

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La situation humanitaire dans l'ouest de la République centrafricaine (RCA) s'est de nouveau dégradée depuis le début du mois de septembre, a alerté mardi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

La prise de plusieurs localités, notamment les villes de Bocaranga et de Niem, par des groupes armés et les affrontements qui s'en sont suivis ont causé un grand nombre de déplacements. La grande majorité des habitants de Bocaranga, (15.000 personnes) et de Niem (8.000 personnes) s'est réfugiée dans la brousse où elle ne peut pas avoir accès à l'assistance humanitaire.

« Encore une fois, les civils continuent de payer un très lourd tribut aux affrontements entre les groupes armés. Dans sa fuite, la population est non seulement coupée de l'assistance dont elle a tant besoin, mais elle est aussi davantage exposée à l'adversité et aux exactions des groupes armés et à la destruction de leurs biens », s'est inquiétée la coordinatrice humanitaire en RCA, Najat Rochdi.

Ces incidents dans l'ouest de la RCA surviennent alors que les actes de violences contre le personnel humanitaire dans cette zone avaient poussé plusieurs acteurs à suspendre temporairement leurs activités. La coordinatrice humanitaire a mis en garde contre une nouvelle recrudescence de la violence dans l'ouest mais également à l'est du pays qui engendrerait de nouveaux besoins humanitaires.

« Les capacités opérationnelles de la communauté humanitaire subissent déjà de fortes pressions dans un contexte marqué par le sous-financement de l’aide. L'émergence simultanée de nouveaux foyers de tensions dans plusieurs régions aggravera sans aucun doute la situation déjà très fragile de milliers de déplacés ainsi que celle des communautés qui se remettent à peine des crises à répétition », a rappelé Najat Rochdi.

La persistance des violences en RCA depuis le début de l'année et la hausse vertigineuse des besoins ont amené la communauté humanitaire à réviser le Plan de réponse humanitaire. A ce jour, seul 30% du financement requis a été sécurisé. Ce défaut de financement entrainerait une baisse quantitative et qualitative de la réponse.

D'ores et déjà, dans plusieurs régions, certains acteurs ont dû se retirer faute de ressources financières adéquates. Dans la majorité des cas, ils étaient les seuls à accorder une assistance à ceux qui sont dans le besoin. La coordinatrice humanitaire a appelé la communauté internationale à « ne pas abandonner la Centrafrique où la moitié de la population a besoin d'assistance pour sa survie ».

Yvette Reine Nzaba

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