Trafic téléphonique : un réseau frauduleux démantelé à Pointe-Noire

Mardi 17 Octobre 2017 - 18:37

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L'opération a été menée, le 13 octobre, grâce à la dextérité des équipes techniques de l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (ARPCE) ainsi que la promptitude des services de police de la capitale économique. 

Au centre de l'affaire, un homme d’environ 35 ans, de nationalité congolaise, qui opérait depuis quelque temps dans une cabane en bois, dans le 5e arrondissement, Mongo-Poukou.

Une SIM Box d’une capacité de 80 SIM, 16 cartes SIM Airtel pré-activées, des cartes de recharge d’une valeur de près de 50 000 francs CFA et un générateur électrique constituent le lot de matériel trouvé en possession des deux fraudeurs. Selon les services de police, il existerait d’autres complices, « mais seul l’aboutissement de l’enquête pourra en dire davantage ».

« Nous avons mis un certain temps pour pouvoir mettre la main sur ces fraudeurs, très expérimentés. Grâce aussi au concours des opérateurs que je tiens à saluer ici, nous avons pu détecter leur localisation pour pouvoir les faire arrêter par la police », a fait savoir Sandé Ndé, directeur des réseaux et des services de communications électroniques.

C'est grâce aux outils techniques performants que possède l'Arpce que l'opération de démantèlement a pu avoir lieu.  « Ces appareils pour lesquels le Régulateur a investi des moyens colossaux nous permettent de détecter, au mètre près, la localisation d’un réseau frauduleux. Suivre et contrôler le trafic téléphonique est l’une des missions principales de l’ARPCE », a dit Sandé Ndé.

Ce démantèlement intervient juste quelques semaines après celui d'un autre réseau frauduleux à Brazzaville. Ces opérations de démantèlement rentrent, en effet,  dans le cadre du travail ordinaire de l’ARPCE qui a pour, entre autres, missions de protéger et garantir à la fois les intérêts de l’Etat, des usagers mais aussi des opérateurs.

« Dans le cas d’espèce, les victimes sont les opérateurs ; ce genre de fraudes leur imposent des manques à gagner qui se chiffrent en millions de francs CFA », a poursuivi  Sandé Ndé.

Selon l'Arpce, une minute d’appel international revient à 170 francs CFA. Il arrive que ces fraudeurs totalisent jusqu’à des milliers de minutes d’appel. Lorsqu’un appel international tombe sur un réseau local, le carrier (le transporteur d’appel) paye un droit à l’opérateur local, qui termine cet appel. Les fraudeurs, à l’aide des appareils appropriés, notamment des SIM Box, interceptent ces appels et les font suivre via des numéros locaux. L’opérateur auquel est abonné le destinataire dudit appel le traite comme un appel local. Cela fait que le dû à verser à l’opérateur par le transporteur d’appel est capté par les fraudeurs.

Il est, par ailleurs, démontré que le manque d’identification préalable de l’abonné pendant la commercialisation de la carte SIM contribue énormément à la fraude téléphonique. « Nous avons récupéré 16 cartes SIM activées mais non identifiées, auprès de ces fraudeurs. Ils ont été assez intelligents car ils ont acheté l’ensemble de ces cartes SIM chez des vendeurs ambulants. Autrement, ils auraient été appréhendés depuis longtemps », a expliqué Augustin Ngoma, chef de l’antenne départementale de l’ARPCE à Pointe-Noire.  

Il a rappelé la décision prise par le Régulateur d'interdire la vente des cartes SIM par des ambulants. « Dès le début de l’année prochaine, aucune carte SIM ne sera vendue par des ambulants. Il faudrait que ça soit par des points de vente fixes connus par les opérateurs. Nous continuons à veiller sur cette question de l’identification, qui est très importante pour beaucoup de raisons en particulier la sécurité des abonnés et la lutte contre la fraude téléphonique », a-t-il prévenu.

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Du matériel Sim Box retrouvé chez le fraudeur à Pointe-Noire

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