Santé publique : des épidémiologues esquissent des mesures de riposte aux zoonoses

Mercredi 25 Octobre 2017 - 18:15

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L’apparition de plusieurs cas de variole de singe dans le département de la Likouala (nord- Congo), frontalier avec la Centrafrique et la République Démocratique du Congo (RDC), relance le débat sur la lutte contre les maladies d’origine animale au sein des pays du Bassin du Congo.

Plusieurs épidémiologues et experts en santé, ressortissants des pays du Bassin du Congo, participent depuis le 24 octobre à Brazzaville à une importante rencontre sous-régionale sur la lutte contre les maladies d’origine animale (Zoonoses). Initiée par le bureau de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), cette activité s’inscrit dans le cadre de l’approche « One health » ou encore "Une santé".

La rencontre des experts en santé vise, d’après la représentante résidente de la FAO au Congo, Suze Percy Fillipini, à convenir des modalités de prévention et de contrôle durables et efficaces des zoonoses dans la sous-région. A cet effet, les différents participants vont tenter de partager leurs expériences sur la gestion de ces épidémies, en insistant sur la variole du singe, la rage et les fièvres hémorragiques à virus Ebola.

Le contact entre l’homme et l’animal constitue une menace importante pour la santé humaine car, ces animaux sont considérés comme des réservoirs des agents pathogènes et un maillon essentiel dans la propagation des épidémies.

D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 60% de pathogènes humains sont d’origine animale, 75% des maladies animales sont transmissibles à l’homme et cinq maladies sont émergentes tous les ans.

La recrudescence de ces maladies est due, selon Suze Percy Fillipini, à l’intensification des activités de chasse à l’intérieur des Etats ; au phénomène de braconnage ; à l’évolution incontrôlée de la production et la commercialisation des animaux ; l’accroissement de la circulation des personnes et des biens…

« La réunion d’aujourd’hui marque une nouvelle étape dans notre volonté commune de relever les défis posés par la sécurité alimentaire des populations en rapport avec la santé des animaux dans la sous-région », a- t-elle déclaré.

Au début de cette année, 74 cas de variole du singe « monkey pox » ont été signalés à Impfondo, Bétou, Enyellé et Dongou, dans le département de la Likouala. Ces cas confirmés ont été détectés chez les sujets âgés de 4 à 40 ans, dont 5 décès. L’épidémie est pour le moment maîtrisée grâce à l’appui de la FAO, l’OMS et l’Organisation mondiale de la santé animale.

Les différents problèmes gérés par les services de santé ont souvent leurs origines hors du secteur de la santé, ce qui explique la forte implication de la FAO saluée par la ministre de la Santé et de la population, Jacqueline Lydia Mikolo.

« La lutte contre ces maladies d’origine animale exige une action holistique, multisectorielle, selon le concept ‘’un seul monde, une seule santé’’. En effet, bien que circonscrite, la maladie présente des risques de propagation », a averti Jacqueline Lydia Mikolo.

L’expérience congolaise sur l’interdiction formelle de toucher aux singes et autres animaux sauvages et domestiques, l’hygiène individuelle et collective par la désinfection des lieux publics et des domiciles privés va sans doute inspirer le Cameroun, la Centrafrique, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la RDC, Sao Tomé et Principe et le Tchad.      

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

- Les participants à l'atelier - La ministre Jacqueline Lydia Mikolo lançant les travaux de l'atelier sous-régional

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