L’Homme noir n’est en rien inférieur !

Lundi 20 Novembre 2017 - 19:14

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Aucun autre sujet ne pourrait captiver notre attention aujourd’hui que celui de l’esclavage qui continue de se perpétrer sournoisement dans les pays arabes et le cas décrié depuis peu par cette pratique en Libye n’est que la face cachée de l’iceberg. 

Cette abomination qui se perpétue sous des regards bienveillants ne saurait nous laisser indifférents car il s’agit tout simplement de la persistance d’un crime contre l’humanité et il faut encenser la communauté internationale et plus particulièrement, celle diasporique des Noirs de France intégrant la société civile et les culturels qui donne de la voix pour faire entendre son ras-le-bol et son exténuation face à un crime que nombreux croyaient révolu.

Les études historiques démontrent que l'esclavage était déjà pratiqué en Arabie pré-islamique, pour des tâches domestiques et selon des conditions variées, il faut donc bien comprendre que l’islam a pris naissance dans un monde qui intégrait l'esclavage comme l’une de ses composantes.

Il faut se remémorer les razzias en Afrique noire et dans le sud de l'Europe, où les habitants étaient capturés puis livrés au trafic d'esclaves et les villes telles que  Gao et Tombouctou au Mali prospéraient  pendant des siècles grâce à la traite arabe transsaharienne.

La traite arabe a été la plus longue et la plus régulière, ce qui explique qu'elle ait globalement été la plus importante en nombre d'individus asservis entre  dix-sept et vingt-cinq millions de Noirs contre onze millions ayant subi celle des Occidentaux selon les historiens. Percevons-nous réellement la gravité de la situation, accepterons-nous de replonger par là où l’humanité a pêché il n’y a pas si longtemps ?

L’objet de notre propos n’est nullement de justifier historiquement cette pratique répugnante, malfaisante, mais résolument d’en fustiger ceux qui la perpétuent. Faut-il le rappeler, cette abomination a été abolie chronologiquement de 1789 (avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen) jusqu'en 1948 par la Déclaration universelle des droits de l'homme. Cela témoigne du long combat poursuivi aux Amériques et dans l'ancien monde, avec les sociétés des amis des Noirs particulièrement.

L’on a pensé à tort, en plein XXIe siècle où  toutes les nations se réclament d’une détermination ferme à réaliser les droits de l'homme, que l’esclavage serait relayé à une époque honteuse de notre humanité. Hélas! cette idée est  trop souvent démentie par les faits et il convient de souligner le décalage entre l'intention et les résultats, entre la théorie et la pratique.

Le commerce des êtres humains, du XVIIe siècle à nos jours, se pratique sur un territoire qui déborde largement l'aire arabe et les Etats africains à l’instar des royaumes africains d’antan, continuent  activement à participer à ces entreprises, à des degrés divers.

Si autrefois l'esclavage se nourrissait des guerres entre peuples et États africains, aujourd’hui il se greffe sur les mouvements migratoires sans précédent de la population d’Afrique subsaharienne qui tente de fuir les guerres. En vaincus, ils craignent la captivité et la pauvreté car cette dernière n’a qu’une finalité, la mort prématurée.

A écouter les interventions des nombreux migrants qui ont pu franchir les no man’s land de l’esclavage, ils seraient des milliers et même des millions à croupir dans les geôles arabes, entassés comme dans les navires négriers, à assister, impuissants, aux meurtres systématiques des enfants jugés impropres aux affaires des négriers, à l’asservissement des femmes et à s’adonner aux travaux agricoles pour une miche de pain sur quelques territoires. Il faut que cela cesse une fois pour toute et tous les appels de la diaspora ne sont pas vains.

L’on a également fustigé la trop grande circulation des armes de guerre sur le continent africain qui favorise cet esclavage des temps modernes au même titre que le terrorisme. Il est temps que toutes les voix s’élèvent parmi lesquelles celle de l’Union africaine, car même la communauté européenne est au banc des accusés. Prétendue nostalgique d’un colonialisme rentable, elle prêterait aussi le flanc aux contrebandiers et autres barbares en Libye, au Niger, en Mauritanie, au Soudan, etc. pour freiner les flux migratoires.

Le silence observé ça et là est-il un signe de culpabilité ? L’Homme noir n’est en rien inférieur aux autres humains et ne mérite nullement qu’on lui inflige de nouveau cette humiliation, que cela soit entendu et inscrit une fois pour toute !

Ferréol C P Gassackys

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