Emploi des jeunes : le chômage reste élevé malgré des progrès consentis

Mercredi 22 Novembre 2017 - 10:15

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La persistance du chômage et la pénurie d’emplois de qualité continuent d’entraver la quête de travail décent des jeunes, selon un nouveau rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), rendu public le 21 novembre.

D’après le texte intitulé Les tendances mondiales de l’emploi des jeunes en 2017, la pénurie d’emplois persiste depuis le paroxysme de la crise en 2009. En cette année en cours, les jeunes représenteraient plus de 35% de la population au chômage dans le monde, indique le rapport. Si le taux mondial du chômage des jeunes s’était stabilisé à 13,0% en 2016, il devrait légèrement augmenter à 13,1% cette année, précise-t-on.

S’établissant à 70,9 millions en 2017, le nombre des jeunes chômeurs est en net progrès par rapport au chiffre record de 76,7 millions atteint pendant la crise, en 2009, notent les auteurs de l’étude. Ils estiment que ce nombre devrait augmenter de 200 000 chômeurs supplémentaires en 2018, pour atteindre un total de 71,1 millions.

A l’échelle mondiale, la hausse marquée des taux de chômage des jeunes observée entre 2010 et 2016 en Afrique du nord, dans les Etats arabes, en Amérique latine et dans les Caraïbes a été compensée par les progrès enregistrés pour les jeunes sur les marchés du travail en Europe, en Amérique du nord et en Afrique subsaharienne.

Evoquant la croissance économique globale, le rapport affirme qu’elle reste déconnectée de la croissance de l’emploi et l’instabilité économique menace de compromettre les gains constatés en matière d’emploi des jeunes. Le ratio entre le chômage des jeunes et celui des adultes a peu évolué au cours des dix dernières années, mesurant combien les jeunes sont profondément et durablement désavantagés sur le marché du travail.

Le document met en évidence la vulnérabilité constante des jeunes femmes sur le marché du travail. Il note que le taux mondial d’activité des jeunes femmes est de 16,6 points de pourcentage inférieur à celui des jeunes hommes. Les taux de chômage des jeunes femmes sont nettement plus élevés que ceux des jeunes hommes. Quant aux écarts entre les sexes pour les jeunes NEET (qui ne travaillent pas ni ne suivent d’études ou de formation), ils sont encore plus grands. A l’échelle mondiale, le taux de NEET chez les jeunes femmes est de 34,4%, contre 9,8% chez les jeunes hommes.

Le nouveau rapport de l’OIT indique qu’en 2017, 39% des jeunes travailleurs des pays émergents et en développement – 160,8 millions de jeunes – vivent dans la pauvreté ou l’extrême pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 3,10 dollars par jour. Plus de deux jeunes actifs sur cinq sont actuellement au chômage ou sont des travailleurs pauvres, une réalité frappante qui a une incidence sur les sociétés à travers le monde. « Pour bon nombre d’entre eux, leur présent et leur avenir se trouvent dans l’économie informelle », signale le texte, ajoutant qu’à l’échelle mondiale, trois jeunes hommes et femmes sur quatre sont employés dans ce secteur, contre trois sur cinq chez les adultes. Ce ratio s’élève à 19 sur 20 pour les jeunes, hommes et femmes dans les pays en développement.

« Il est vital de s’attaquer aux défis sociaux et de marché du travail que doivent affronter constamment les jeunes hommes et femmes, non seulement pour parvenir à une croissance durable et partagée mais aussi pour l’avenir du travail et la cohésion sociale », a affirmé Deborah Greenfield, directrice générale adjointe de l’OIT pour les politiques.

Notons que le défi de l’emploi des jeunes ne concerne pas seulement la création d’emploi mais aussi, et même davantage, la qualité du travail et les emplois décents pour les jeunes.

 

Nestor N'Gampoula

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