Dépôt tardif du projet de budget 2018 : Tshibala entre démission et résistance

Jeudi 23 Novembre 2017 - 15:45

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Le député Henri Thomas Lokondo a déclaré, le 22 novembre, qu’il comptait déclencher une procédure parlementaire de destitution à l’encontre du Premier ministre à cause du dépôt tardif de la loi de finances comptant pour l’exercice 2018 s’il ne démissionne pas d’ici à soixante-douze heures.

Alors qu’il était censé déposer au bureau de l’Assemblée nationale le projet de budget pour l’exercice 2018, le 15 septembre dernier dans la foulée de l’ouverture de la session parlementaire en cours, le Premier ministre s’est plié à cet exercice après deux mois. Ce qui, de l’avis des élus du peuple, est une preuve de manque de considération de sa part vis-à-vis de leur institution. Le député Henri Thomas Lokondo, qui a pris le dossier à son compte, en veut au Premier ministre et lui demande proprement de rendre le tablier dans les soixante-douze heures pour non respect des textes légaux. L’élu de Mbandaka s’est, en effet, déchaîné lors de la plénière du 22 novembre au cours de laquelle Bruno Tshibala et son équipe devraient présenter l’économie des prévisions budgétaires pour l’exercice 2018.

Il a interpellé, séance tenante, le Premier ministre à propos du retard pris dans le dépôt du projet de loi de finances 2018, estimant que c’est un cas de flagrance qui n’honore pas la République. « Malgré mes appels répétés, malgré la lettre que le président de l’Assemblée nationale lui avait adressée, il avait fait la sourde oreille. Ce qui pour moi était une espèce d’outrage. J’ai expliqué suite aux réponses qu’il a données que le processus de l’élaboration du budget est géré par les administrations des ministères, des entreprises de l’Etat ou des services publics de l’Etat. Ce n’est pas un problème du Conseil des ministres », a relevé l’élu de Mbandaka. Déterminé à aller jusqu’au bout de sa logique, Henri Thomas Lokondo a demandé au chef du gouvernement de démissionner endéans soixante-douze heures et qu’au cas contraire, il se verrait dans l’obligation de déclencher une procédure parlementaire de destitution à son encontre. La démarche parait recueillir l'adhésion des députés de l'opposition, mais aussi d’une frange importante de ceux de la majorité.

En guise de justification, Bruno Tshibala a imputé le retard déploré  à la publication tardive du calendrier électoral et aux mesures économiques urgentes prises par son gouvernement. « Bruno Tshibala voulait se rassurer d’avoir suffisamment des moyens pour financer le processus électoral avec un budget qui affecte une part importante de ses ressources aux élections », commentent ses défenseurs. Une raison qui n’a pas convaincu la plupart de députés nationaux disposés à enclencher la procédure parlementaire visant sa destitution. Mais au-delà, la démarche risquerait d’impacter négativement le processus électoral si bien engagé avec la publication du calendrier par la Céni sur fond d’intrigues politiciennes souvent difficiles à dénouer. À la fin, l’examen du projet de budget 2018 a été renvoyé à une date ultérieure suite à une motion d’ordre du député Ekombe Mpetshi qui a proposé que l’on privilégie d’abord le vote de la loi sur la reddition de compte avant le budget, conformément à la Constitution, en ses articles 171, 172 et 173.     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Bruno Tshibala

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