Relance industrielle : la problématique du courant électrique reste majeure en RDC

Samedi 9 Décembre 2017 - 16:00

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Le secteur privé a noté des avancées dans la distribution de l’énergie par la Société nationale, principalement la suppression de certaines procédures. Pour autant, les grands défis énergétiques dans le pays englobent à la fois des objectifs qualitatifs et quantitatifs.  C’est le cas de la fiabilité de l’approvisionnement qui doit se décliner par la mesure de la durée et la fréquence des pannes de courant.

La RDC doit combler un déficit énergétique de plus de 2 000 Mégawatts dans la seule industrie minière. Or, au moment où le pays scrute les voies et moyens de redresser son économie malade depuis la chute des cours mondiaux des matières premières, les exportateurs des produits miniers à haute valeur ajoutée continuent à opposer le moratoire obtenu du gouvernement central jusqu’à la résolution définitive du problème de déficit énergétique.

Cette situation freine le développement des activités minières et plombe le projet de transformation locale des minerais. Ce régime de faveur ne suscite pas l’unanimité parmi les experts qui craignent que l’État congolais ne finisse par être le plus gros perdant dans cette démarche. Officiellement, il est difficile aux opérateurs économiques de relancer l’industrie minière sans les investissements massifs dans le secteur énergétique. Une opinion largement partagée par le Fonds monétaire international qui classe, d'ailleurs, l’électricité parmi les déterminants économiques et légaux à l’instar du marché intérieur et des infrastructures publiques (routes, ports, etc.). Pour tout entrepreneur, l’idéal est un accès facile au marché, des faibles risques et des bas coûts d’exploitation. Les entreprises accepteront de payer les taxes si, en retour, elles disposent des routes et de l’électricité.

Pour changer cette situation désespérée, les réformes devront s’articuler nécessairement sur l’amélioration de la desserte en courant électrique sur l’étendue du territoire national. Au niveau strictement qualitatif, les efforts se poursuivront pour rationnaliser le mode de calcul, réduire le coût de la caution et de la construction d’une cabine, et mettre en place un système de mesure de nombre de coupures de courant.

Tout doit concourir à une baisse des coûts dans le secteur énergétique. Dans un deuxième temps, il y a le volet quantitatif. Pour une augmentation du taux de 9 à 19 %, il faudrait déjà songer à réhabiliter Inga I et II, Zongo I, Ruzizi II, Tshopo I, Mobay Mbongo, Lutshurukuru, Nzilo, Busanga, Nseke et Bendera. L’on s’imagine le coût d’une telle entreprise. La réhabilitation d’un groupe d’Inga peut coûter en moyenne trente millions de dollars américains. Il faut en moyenne cinquante millions pour Inga II. Une partie de la solution serait déjà de mettre fin à toute forme de monopole dans le domaine énergétique.

À ce jour, tout projet de récupération de la société d’État n’a pas pu aboutir pour plusieurs raisons, dont le lourd passif de l’entreprise et les difficultés logistiques à opérer une couverture totale de toute la République, un pays à la taille d’un sous-continent.

Laurent Essolomwa

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